Directeur du théâtre Nanterre-Amandiers depuis 2002, Jean-Louis Martinelli a mis en scène plusieurs textes venus du Moyen-Orient. Avec ″J'aurais voulu être égyptien″, il aborde l'univers d'Alaa El Aswany, l'auteur célébré de ″L'immeuble de Yacoubian″.

Dans cet article qui tient de l'essai, l'auteur, égyptologue de métier, porte un nouveau regard sur son parcours de chercheur à l'occasion de la lecture d'un roman contemporain, ″L'Immeuble Yacoubian″ d'Alaa-al-Aswani (2002), et réfléchit à ce que la littérature contemporaine peut fournir à l'historien de l'Antiquité en termes d'analogies et de mises en relations.

« D'un 11 septembre à l'autre » : tel est le nom du projet qui a abouti, au Théâtre de la Ville, à la mise en scène de « 11 septembre 2001 » de Michel Vinaver par Arnaud Meunier, avec des lycéens de Seine-Saint-Denis. Dans la même période Jean-Louis Martinelli, directeur de Nanterre-Amandiers, a créé, dans cette autre banlieue, « J'aurais voulu être égyptien » , une adaptation de « Chicago » , roman écrit par Alaa El Aswany dans l'ombre portée sur la condition des musulmans en Occident par les attentats aux Etats-Unis.

De la fenêtre du cabinet dentaire où il exerce et écrit, le grand romancier égyptien ausculte les soubresauts de la révolution. Mais est toujours dans la rue quand elle se bat pour la démocratie.

Douze ans après « L'immeuble Yacoubian », l'écrivain publie un roman foisonnant sur la société cairote d'avant Nasser, où levaient déjà les ferments de la révolte. De la fiction à la politique, d'une révolution à l'autre, rencontre avec un auteur engagé.

Dans ses chroniques, le romancier égyptien Alaa El Aswany évoque la révolution, l'islam politique et ses frères humains. Rencontre avec un colosse jovial fidèle à son antienne : "La démocratie est la solution !".