En 1945, Staline est au sommet de la gloire. Et usé. Mais, en vieux fauve de la politique, il prend un malin plaisir à écarter tous ses successeurs potentiels.

Un monument national en souvenir des répressions du régime stalinien sera bientôt érigé à Moscou. Mais est-ce une victoire pour la célèbre association de défense des droits de l'homme Mémorial, qui oeuvre depuis vingt ans à ce projet ? Ses responsables en doutent.

A partir de 1945, Staline a déclaré la guerre de propagande au monde extérieur pour couper toutes relations avec l'URSS. Cette campagne unit la terreur propagandiste et la terreur physique. Des articles de journaux ont provoqué assassinats et déportations. Ce furent surtout les milieux de la science et de la culture qui furent visés. Le mot d'ordre de cette campagne fut la lutte contre le cosmopolitisme. Cette lutte s'appuya sur le chauvinisme de la Grande Russie, l'antisémitisme et toutes sortes de xénophobies.

Une exposition de la Cité de la musique analyse l'instrumentalisation des arts durant les trente premières années de la Russie soviétique. Car sous Lénine et Staline, les tenants du réalisme socialiste ont remplacé les artistes de l'avant-garde, censurés ou envoyés au goulag.