De ces deux livres, on serait tenté de dire qu'ils ne sont pas à mettre en toutes les mains. Non qu'ils soient inconvenants à quelque titre que ce soit mais qu'ils requièrent de leurs lecteurs une certaine ascèse, le renoncement à la facilité, celle d'un pédagogisme inévitablement simplificateur ou celle d'une vulgarisation systématiquement falsificatrice. Pour autant, de par leur exigence de rigueur, ces deux ouvrages témoignent de la vitalité de la réflexion théorique dans le champ psychanalytique.

Grâces soient rendues à Braque et à Jean Paulhan, à Jean Renoir et aux "jeunes Turcs" que furent François Truffaut et Jacques Rivette. Moustapha Safouan, qui affirme avec hauteur combien Lacan fut pour lui un maître, est bien un "patron", détenteur d'un mystère et d'un secret que ce livre nous aide à percer.

En 1977, dans les derniers temps de son séminaire, Jacques Lacan - dont Safouan fut un fidèle élève dès les années 1950 - faisait la remarque suivante : « La vie n'est pas tragique, elle est comique et c'est pourtant assez curieux que Freud n'ait rien trouvé de mieux que de désigner du complexe d'Oedipe, c'est-à-dire d'une tragédie, ce dont il s'agissait dans l'affaire.