Il était contre, il est pour. Le président du RPR a beau finasser, s'énerver, son revirement sur l'Europe est total. Peur de casser son image ou obéissance à Chirac ? Histoire d'une "évolution".

Personne ne lui fait de cadeau. Et surtout pas Jacques Chirac. Pour le président du RPR, cette lutte en ombre chinoise avec le président de la République est l'obstacle majeur au but qu'il s'est fixé : devenir le patron de l'opposition... jusqu'à la présidentielle.

Son vrai but étant l'Elysée, le président de l'Assemblée feint de ne pas s'intéresser à Matignon. Mais dans le secret de son bureau, dit un de ses amis, "il dresse déjà la liste de son gouvernement".

Pour le président de l'Assemblée, ce n'est pas une belle croissance qui permettra de retrouver le plein emploi. Exposé d'un projet politique qui est aussi sans le dire une violente critique du gouvernement.

Pour le supporter le plus combatif du maire de Paris, le "virage républicain" de son champion n'est pas un stratagème électoral. C'est l'attitude de Balladur et la façon dont les conservateurs du RPR s'y sont ralliés qui lui auraient ouvert les yeux...

Ni le président de l'Assemblée nationale ni le ministre de l'Intérieur ne veulent laisser le parti à Juppé. Ni l'un ni l'autre n'a renoncé à être candidat à l'Elysée. La guerre commence !

Cette fois, le chef de file des anti-Maastricht a réussi un double coup. Faire entendre sa différence et proclamer qu'il n'a, contrairement aux ministres, qu'un seul patron : le maire de Paris.

En laissant dire qu'il a choisi l'ex-maire d'Epinal pour succéder à Tiberi, Chirac passe sur plusieurs années de brouille.

C'est dans l'un des arrondissements réputés les plus difficiles, le 18e, que les deux têtes de liste s'affrontent.

En refusant la tête de liste du 4e arrondissement à Laurent Dominati, Philippe Séguin sait qu'il prend des risques : la famille est puissante... et obstinée.