L'affaire Hallyday remet en lumière la question de la transmission. L'héritage creuse les inégalités et défie les lois de la méritocratie. Il pourrait être remis en cause.

Si elle ne touche qu'un Français sur deux, la transmission patrimoniale concerne toute les familles depuis plus de deux siècles, creusant au passage les inégalités sociales. Une particularité culturelle solidement ancrée. Sommaire. L'héritage, ces histoires si françaises. Chez les ultrariches, l'héritage fait tourner les têtes. Johnny : après moi, le déluge. L'idéal démocratique mis à mal. Scandale chez les généalogistes : des centaines d'héritiers floués. L'Etat, principal bénéficiaire. Héritage, je vous hais ! Un enjeu au coeur de la Révolution française.

Nouveauté dans cette course à l'Elysée : la succession est devenue un sujet central. Avec des candidats qui plaident souvent pour des défiscalisations supplémentaires, semblant oublier à quel point l'héritage favorise les inégalités.

Le patrimoine est très inégalement réparti dans l'Hexagone. Pourtant, la fiscalité des successions, largement surestimée par l'opinion, reste impopulaire. Comment y remédier ?

Les droits de succession sont généralement perçus comme l’impôt le plus injuste. Mais l'imposition du patrimoine hérité se justifie à maints égards. Comment faire la part des choses ? Trois principes : tout d’abord, il faut cibler les plus riches, c’est-à-dire imposer les héritiers plutôt que les successions, et fixer un seuil d’exemption pertinent. Deuxièmement, il faut simplifier. En déterminant un taux fixe d’imposition et en mettant en place un abattement unique valable une seule fois dans sa vie sur l’ensemble des legs.

Retour en force de l'importance du patrimoine et de l'héritage, en France, au XXIème siècle, comme par le passé. Certes, les héritages sont moins importants en valeur, mais les rentiers sont plus nombreux. Une situation qui entraîne des inégalités, tout d'abord dans la répartition des patrimoines (10% des ménages les mieux dotés en patrimoine possèdent 139 fois plus que les 10% les moins dotés), et aussi d'un point de vue générationnel (le patrimoine se concentre de plus en plus sur les personnes âgées).

Il y a comme un petit air de Balzac dans la société française. Vous savez, le Balzac qui expliquait qu'il valait mieux hériter que travailler pour devenir riche. Près de deux siècles plus tard, le vieillissement démographique s'accompagne d'un vieillissement des. patrimoines et d'une augmentation de la place des transmissions dans le revenu des Français. Et cela ne fait que commencer : avec l'arrivée aux âges avancés de la génération des Trente Glorieuses, la tendance va s'accentuer. La France de demain se rapproche de celle de la fin du XIXe siècle...

Les droits de succession suscitent de nombreuses crispations, scindant les opinions entre ceux qui, d'un côté, plaident pour une suppression ou une réduction de l'impôt et ceux qui, de l'autre, justifie son maintien voire sa hausse par la volonté d'un rééquilibrage social. Une chose est certaine, l'inégalité face à l'héritage ne cesse de soulever des questionnements...

Les Français ne veulent pas de cet impôt, alors qu'il permet de lutter contre les inégalités, ce que tout le monde souhaite ! Une solution à ce dilemme a peut-être été trouvée par les sciences du comportement...