Profitant d'un récent attentat sanglant sur son territoire et d'un climat international qui lui est exceptionnellement favorable, la Syrie semble prête à réinvestir militairement son voisin libanais

Le Mossad, l'Iran, les activistes libanais et Al-Qaida sont tour à tour évoqués par les experts de la région comme responsables de l'explosion d'une voiture piégée qui a fait dix-sept morts, le 27 septembre 2008, dans la capitale syrienne.

Le gouvernement prépare actuellement un remaniement du code de la famille qui consacre le confessionnalisme de la société. Une régression inadmissible, s'insurge une écrivaine syrienne

Entre la répression systématique d'un côté et la violence aveugle de l'autre, ce sont deux jusqu'au-boutismes qui s'affrontent, sous le regard impuissant d'une communauté internationale incapable - ou peu désireuse - d'imposer une solution négociée.

Concurrent du Conseil national syrien, le Comité national de coordination pour le changement démocratique refuse la lutte armée, toute intervention extérieure et la communautarisation. Mais il n'est guère entendu par la communauté internationale.

La Syrie semblait à l'abri des convulsions du monde arabe. Dictatorial et corrompu, le régime baasiste jouait habilement sur les divisions ethniques et religieuses de la population. Réconcilié avec l'Amérique d'Obama, il était courtisé par la France de Sarkozy et craint par ses voisins. Mais le vent de la liberté ne l'a pas épargné.

Pour la politologue syrienne Bassma Kodmani, la menace de guerre civile et d'éclatement en cas de chute du régime ne tient pas.