Les islamistes ont préféré un Kurde laïc à la présidence du CNS plutôt qu'un chrétien ou une femme. Un choix qui s'écarte du nationalisme arabe borné.

Par son bilan meurtrier et l'absence de solution à l'horizon, le conflit syrien a détruit l'esprit des changements joyeux et pacifiques des premières révolutions arabes.

En 2011, il était communément admis que Bachar el-Assad allait tomber après quelques mois de contestation comme un fruit mûr, que la révolte syrienne était pacifique, laïque et démocratique, et qu'il n'existait aucun danger de radicalisation car la société civile syrienne allait s'opposer à toute dérive. Le communautarisme qui structure la société syrienne était complètement nié par les chercheurs en sciences sociales, tout comme la réislamisation, à tendance salafiste, de la société syrienne depuis les années 1990.

Bachar al-Assad est-il prisonnier d'un régime aux abois ou le chef d'un clan prêt à tout pour se maintenir au pouvoir ? Rien ne permet de dire que, même s'il le pouvait, le jeune président syrien choisirait l'ouverture et la fin des violences.

Prêt à tout, le régime syrien mène une répression féroce, agite le spectre d'une révolution islamiste et dresse les communautés les unes contre les autres.

Depuis le retrait de l'armée syrienne, des miliciens ont pris le contrôle de la région kurde du nord de la Syrie. Mais ils sont proches de la guérilla du PKK, l'ennemi numéro un de la Turquie...