Chômeurs, femmes d'affaires, fonctionnaires licenciés, routiers... Quelles que soient leurs origines sociales et leurs convictions politiques, les Grecs descendent à nouveau dans la rue. Cette fois pour soutenir leur Premier ministre.

Le parti d'extrême gauche avait juré de taxer les grandes fortunes grecques, les armateurs et l'Eglise orthodoxe. Une mission presque impossible d'autant qu'une grande partie des capitaux a déjà quitté le pays.

Depuis des mois, ils demandent à leur Premier ministre de rompre les négociations avec Bruxelles et le FMI. La gauche dure de Syriza va-t-elle finir par être entendue ?

L'ex-ministre des Finances grec publie aujourd'hui deux livres, "Notre printemps d'Athènes" et "Un autre monde est possible". Pour "L'Obs", il évoque l'échec de Syriza, les méthodes d'intimidation employées par la troïka et sa foi persistante en l'Europe.

Semaine après semaine, le noeud coulant des négociations étrangle progressivement le gouvernement grec. De hauts dirigeants européens ont d'ailleurs expliqué au « Financial Times » qu'aucun accord ne serait possible avec le premier ministre Alexis Tsipras avant qu'il ne « se débarrasse de l'aile gauche de son gouvernement ». L'Europe, qui prêche la solidarité, ne la consentirait-elle qu'aux conservateurs ?

En remettant en jeu son mandat de premier ministre après avoir accepté les conditions draconiennes des autorités européennes, M. Alexis Tsipras a précipité la scission de Syriza. La Plate-forme de gauche s'est aussitôt constituée en un mouvement, Unité populaire, favorable à la sortie de l'euro. Les leçons que les uns et les autres tirent des six mois de pouvoir de Syriza en Grèce diffèrent...

Le ministre grec des finances Yanis Varoufakis s'est mesuré à l'Europe... et a perdu. Récit et portrait.