Acteur de théâtre, président du Goncourt, écrivain, adepte de Twitter... Bernard Pivot, 83 ans, est la preuve vivante qu'une vie existe après la célébrité cathodique et que la vieillesse n'empêche pas l'action. A condition de rester un éternel curieux.

Ce journaliste allemand salue la qualité des émissions littéraires à la télévision française. Elles sont "la fierté de la France", était-il titré en version originale. Outre-Rhin, l’offre culturelle est rare et souvent cachée au milieu de la nuit.

Avec "Apostrophes" et "Bouillon de culture", ses émissions cultes, le journaliste écrivain n'a eu de cesse de transmettre la littérature.

Cette année encore, François Busnel sera l'homme fort de la rentrée littéraire. Celui par qui les best-sellers arrivent, au gré de ses enthousiasmes. Avec sa "Grande Librairie" qui rassemble chaque jeudi 400 000 spectateurs sur France 5, l'animateur-producteur a conquis en dix ans ses lettres de noblesse. Mais si beaucoup le considèrent comme le nouveau Pivot, d'autres le critiquent aussi pour son manque de mordant à l'égard des auteurs.

Rien à faire : trente ans après sa disparition, "Apostrophes" fait toujours figure de paradis perdu. Comment, en 2020, promouvoir efficacement le livre à la télévision et à la radio ? A l'heure où la rentrée littéraire bat son plein et où réseaux sociaux et blogs s'emballent, tour d'horizon de la place faite aux écrivains dans le paysage audiovisuel français (PAF).

Les canaux de prescription littéraire se multiplient en 2021. Si la télévision reste numéro 1 en étant jugée très prescriptrices par 44 % des libraires, les médias numériques s'imposent de plus en plus dans le paysage. 34 % des libraires citent les webtv et YouTubers comme de nouveaux relais de communication, contre 4 % en 2018, et 30 % évoquent les réseaux sociaux, alors qu'ils n'étaient aussi que 4 % trois ans plus tôt. Constat similaire pour la presse en ligne, passée de 2 à 24 %.

Il a bercé pendant trente ans nos soirées télévisuelles et imprimé durablement sa marque sur la vie littéraire. Grand ordonnateur et faux candide au royaume des lettres, Bernard Pivot fut le tenant d,un certain savoir-lire à la française~

Les émissions littéraires fondent comme peau de chagrin à la télé, ainsi que s’en sont émus des éditeurs dans une récente tribune. Pourrait-on réinventer le genre, par-delà la formule de la causerie d’écrivains ? Rêvons un peu.

Le 6 mai 2024, Bernard Pivot s’en est allé, à l’âge de 89 ans. Si l’on connaît l’animateur d’"Apostrophes" qui mettait à l’honneur la littérature dans les foyers français, l’ancien président du jury Goncourt fut aussi le cofondateur, en 1975, de "Lire". Dès lors, il convenait naturellement de lui rendre hommage, à travers ce cahier spécial mêlant articles issus de nos archives, extraits d’entretiens, notices biographiques et réactions exclusives d’écrivains. Sommaire. « Votre libraire à domicile ». Petit écran, grands effets : une vie de plateaux. Moments cultes : bienvenue au "Pivot Show"!

La question inspire Muriel Beyer et Takis Candilis. La première, fondatrice des Editions de l'Observatoire, membre active au SNE, le syndicat national de l'édition affirme que le "livre n'est pas un objet du passé". Le second, chargé de l'antenne et des programmes à France Télévisions explique que son groupe fait "vivre le livre de mille manières". Regards croisés.