Comme en Afghanistan, les extrémistes trouvent dans les cellules surpeuplées un terrain favorable pour enrôler des combattants. Le gouvernement n'entend pourtant pas réformer le système carcéral.

Etat pivot sur l'axe des crises, voisin turbulent des grands émergents que sont l'Inde et la Chine, aux portes de l'Iran et de la route du pétrole, le Pakistan est aujourd'hui confronté à de nouveaux périls, qu'aggravent encore difficultés économiques et inondations catastrophiques. La coalition internationale enlisée en Afghanistan replace les services secrets militaires en position d'intermédiaires pour traiter s'il se peut avec les talibans afghans : pourtant, l'instrumentalisation des groupes radicaux montre aujourd'hui ses limites.

Deux mois durant, à partir de l'été 2011, le jeune délinquant toulousain chemine de Lahore aux zones tribales. Il y rencontre, pour la première fois, des djihadistes et apprend à manier les armes. Reconstitution de ce périple qui annonce ses tueries de 2012.

Si, depuis cinq ans, le Pakistan n'a connu aucune secousse politique ni coup d'Etat - une première en soixante-dix ans d'indépendance -, la campagne pour les élections législatives du 11 mai 2013 se déroule dans un climat de grande tension. La violence s'étend dans tout le pays et touche toutes les communautés (sunnites, chiites, chrétiens, bouddhistes...). A Karachi, les assassinats font partie du quotidien.

C'est à contrecoeur que l'armée pakistanaise a entrepris, à la demande de Washington, de rétablir son autorité dans les zones tribales où les talibans afghans et les combattants de Ben Laden se déplacent à leur guise. Mais les multiples bavures des bombardements américains n'aident pas Islamabad à lutter contre l'influence croissante des partisans du djihad...

La mort de Ben Laden va-t-elle marquer la fin de la tolérance des Américains pour les petits arrangements des Pakistanais avec les terroristes ?

L'attentat, le 20 septembre 2008 à Islamabad, a provoqué la mort de plus de 50 personnes.

Entre le bourbier militaro-diplomatique afghan et la désorganisation pakistanaise, les attentats se multiplient et laissent présager une année noire.

Depuis son arrestation, l'auteur de l'attentat raté de Times Square, le 1er mai 2010, a confirmé ses liens avec des réseaux islamistes pakistanais. Ceux-ci prospèrent dans les grandes cités du pays sans que l'Etat intervienne.