L'oeuvre abondante d'Henri Thomas (1912-1993) est éclairée par la publication chez Claire Paulhan de son "Journal intime" de 1934 à 1948. Ces notations, parfois hâtives, souvent maladroites au début, permettent de le mieux comprendre.

Henri Thomas vient de disparaître. Quelque temps avant sa mort nous avions rencontré cet écrivain rare, forcené de solitude.

Voici publiés pour la première fois les "Carnets" où un jeune homme de 20 ans, promis à une oeuvre considérable, consigne ses ambitions, ses désirs et ses lâchetés.

Lorsque la correspondance commence, en 1960, Georges Perros a quitté le Paris littéraire pour la Bretagne tandis qu'Henri Thomas s'en éloigne régulièrement - pour exister ailleurs. Dans l'une des toutes premières lettres, Perros écrit : "Nous nous sommes déjà rencontrés, il y a maintenant quelques années, mais dans un endroit où les hommes n'ont qu'une hâte : se fuir. Je veux dire le bureau de la NRF."

Romans, nouvelles, poèmes, essais, carnets... La verve du Vosgien, né il y a un siècle, est incomparable, mais demeure trop peu connue : l'écrivain joueur travaillait à passer inaperçu.