Saisir, au prisme de la couleur, quelques transferts culturels entre l'Europe et les Etats-Unis : c'est à quoi s'applique cette enquête singulière, croisant librement les perspectives esthétiques, littéraires, philosophiques, historiques, anthropologiques ou sociologiques.

Rétive à l'emprise du téléphone, l'universitaire Frédérique Toudoire-Surlapierre piste la présence de cette technologie dans les romans, les tableaux ou les films. Il y a parfois de la friture sur la ligne, mais aussi de fertiles interconnexions.

L'essai de Frédérique Toudoire-Surlapierre, qui en dépit de son beau titre n'a rien d'un guide touristique, repose sur ce constat : les oeuvres littéraires peuvent nous éblouir d'un feu d'artifice coloré. Mais la couleur, couchée sur le papier, peut être comme le geai de La Fontaine qui se pare des plumes du paon : "Le mot de la couleur est autre que la couleur qu'on voit, et il n'est pas à même de rendre compte de toutes ses nuances...".