Grandeur et décadence des intellectuels ? L'historien Enzo Traverso éclaire cette question préoccupante.

Deux ouvrages remarquables, l'un sur les origines du fascisme, l'autre sur l'abord difficile de cette période.

En ces temps où l'histoire se présente trop souvent en science désincarnée, flottant en apesanteur au-dessus des "objets" du passé qu'elle se propose de nous restituer en toute objectivité, et qui, tantôt, part en croisade contre ces manisfestations abusives de la mémoire afin de préserver de toute contamination leurs purs objets de savoir, il est bon d'entendre l'auteur d'un essai historique déclarer dès l'introduction qu'"écrire des livres d'histoire signifie offrir la matière première nécessaire à un usage public du passé".

Pour Enzo Traverso, les deux conflits mondiaux violent jusqu'à l'idée même de guerre.

Ce livre contient, en trois langues - français, catalan, castillan - une conférence prononcée par son auteur à l'Institut français de Barcelone. C'est une sorte de magistral bilan et synthèse de sa réflexion sur la mémoire, un thème qu'on retrouve dans plusieurs de ses derniers ouvrages.

Ce stimulant recueil d'essais n'a pas la même unité que les grands livres du même auteur - comme ″L'Histoire déchirée. Essai sur Auschwitz et les intellectuels″ (1997) - mais il n'est pas moins d'une grande richesse.