Le 23 octobre 2011, en Tunisie, le parti islamiste Ennahda est arrivé en tête des premières élections libres depuis la chute de Ben Ali. Reportage dans le village de Salakta.

Comment une ville en colère a déclenché une insurrection historique, poussé un dirigeant à l'exil, montré l'exemple et provoqué une tempête globale. Retour sur le lieu où tout à commencé: Sidi Bouzid.

Le peuple tunisien est fier de « sa » révolution. Ce sentiment de dignité collective devait pouvoir se traduire démocratiquement. C'était l'enjeu de la première élection libre, celle de l'Assemblée constituante du 23 octobre 2011 qui a vu la victoire du parti Ennahda. Après l'enthousiasme généré par l'élan démocratique tunisien, les résultats électoraux n'ont pas manqué de déchaîner des commentaires hasardeux.

Les Tunisiens sont appelés à élire une assemblée qui déterminera la nouvelle constitution du pays. Par ce choix, ils ont affirmé la volonté de mener leur révolution jusqu'au bout : il ne s'agira pas, comme ailleurs, d'une révolte qui met sur la touche un vieux dirigeant déconsidéré mais bien la fondation d'un régime différent, et la volonté de reprendre son histoire en main.