La mise en place d'une Union économique et monétaire (UEM) a constitué une étape fondamentale de la construction européenne. Elle reflète le succès de la démarche fonctionnaliste de l'intégration selon laquelle un processus d'intégration économique mène automatiquement, en créant une dynamique ascendante de politisation graduelle, à une intégration politique.

Les compromis franco-allemands destinés à préserver leuro afin déviter une fracture européenne placent le couple franco-allemand à la charnière de lUnion européenne. Les représentations nationales allemandes et françaises différenciées à propos de léconomie sociale de marché, mais aussi du positionnement dans la mondialisation, structurent pourtant les stratégies respectives et les compromis négociés pour gérer la crise de leuro qui se prolonge depuis 2010.

Pour l'ancien président de la Commission européenne, l'heure est à la lutte contre le chômage. Pas contre l'inflation. Il reconnaît pourtant que la décision de Jean-Claude Trichet est un bon signal pour l'euro.

En anticipant sur le calendrier de la monnaie unique, les Quinze passent à l'offensive et prennent de court les sceptiques.

En exigeant qu'un volet social - le "pôle économique" - soit ajouté au traité européen, le gouvernement français prenait un risque. D'où l'importance de cette victoire sur l'ultralibéralisme, qui marque bien un "changement d'avenir"...

Jospin refuse de s'engager dans l'Europe monétaire si nos partenaires ne donnent pas à l'Union sa dimension politique et sociale. Jacques Chirac déjà sonne l'alarme...

Reléguée au fond de la classe, avec la Grèce, et promise au redoublement pour cause de mauvaises notes : en menaçant d'élimination de la course à la monnaie unique l'Italie, pays fondateur du Marché commun, la Commission de Bruxelles y a semé le trouble et déchaîné les passions...

Loin de la théorie, l'euro, c'est aussi le dessin, la fabrication et le stockage de 10 milliards de pièces. Le compte à rebours a commencé.

Avec cette dissolution, explique Jacques Delors, le président de la République veut seulement masquer un échec économique. L'Européen, dit-il, c'est Lionel Jospin, qui se situe "dans le droit-fil du traité de Maastricht".

L'ultime négociation de Dublin a permis aux Français d'obtenir un compromis sur la monnaie unique. Mais la surveillance de la Bundesbank reste effective.

Les Allemands continuent de craindre que la participation des trois pays du Sud - Italie, Espagne, Portugal - ne fasse "plonger" la future monnaie commune. Et pourtant...

A Dublin, le 21 septembre, les ministres européens des Finances ont arrêté les règles de fonctionnement de la monnaie unique. Pourquoi alors tout d'un coup ses plus farouches partisans s'inquiètent-ils ?...