Partout des grues, des palissades et des centaines de buildings prêts à surgir de terre. Avec frénésie, Londres se transforme. Son ambition : devenir une mégalopole façon Dubaï ou Manhattan, quitte à gommer l'horizon familier des immeubles de briques rouges et de Big Ben.

Après les Jeux de 2012, la capitale britannique a décidé de prendre de la hauteur, pour se donner des airs de Manhattan ou de Shanghai. Partout, des grues font surgir du sol de vertigineux gratte-ciel, témoins de l'énergie créative d'une ville en pleine mutation.

Aucun bâtiment n'a la grandeur stupéfiante des gratte-ciel. Aucune ville ne fascine ses visiteurs comme New York. Aussi cosmopolite et bigarrée que la New York d'autrefois, Londres a, elle, pris bien des visages. Pourtant à l'inverse de New York la verticale, depuis maintenant deux siècles, Londres est le modèle même d'un développement horizontal. Une caractéristique dont la capitale britannique a fait une vertu.

En se promenant le long de la rue de Portobello, au nord-ouest de Londres, on observe les transformations d'un quartier d'émigrations successives, haut en couleur, en ghetto de la bohème de luxe, enrichie par la nouvelle économie. Celle-ci, même virtuelle, produit des recompositions rapides de l'espace urbain, écrasant les strates culturelles successives, les imaginaires qui ont fait l'esprit du lieu.

Attribuée à Londres en 2005, en pleine euphorie économique, la grande fête du sport - et des sponsors - s'ouvre dans un pays assommé par la crise. Pour le contribuable, l'ardoise a explosé. Les Jeux en valaient-ils la chandelle ?