La réédition des films majeurs de Widerberg, dont "La Beauté des choses" (1995) est l'oeuvre ultime, aura permis aux jeunes cinéphiles de placer un troisième nom sur la carte du cinéma suédois, à côté de Sjostrom et Bergman.

Il avait choisi de montrer une grève de l’intérieur, de rendre hommage au syndicaliste Joe Hill, mais aussi de parler d’amour. Il avait inventé le polar suédois au cinéma et fait naître un nouveau type de jeu chez les acteurs. Bo Widerberg célèbre la contestation de l’ordre, solitaire ou collective, avec une liberté et un lyrisme qu’on a oubliés.

Lorsque "Joe Hill" remporte le Prix du Jury (présidente Michèle Morgan) au Festival de Cannes en 1971, son réalisateur, Bo Widerberg en est à sa troisième récompense sur La Croisette (Pia Degermark avait auparavant obtenu le prix d'interprétation féminine pour "Elvira Madigan", et "Adalen 31" reçu le Grand prix du Jury (président Luchino Visconti). Le cinéaste ayant par ailleurs trois de ses films ("Le Quartier du corbeau", "Adalen 31" et "La Beauté des choses") nommés pour l'Oscar élu Meilleur film en langue étrangère.