Parce qu'il allait en dansant à sa perte, Oscar Wilde a moins vieilli que ses contemporains.

Sous l'égide d'Oscar Wilde, le musée d'Orsay rend justice à l'émancipation esthétique des artistes britanniques au XIXe siècle dans la foulée de ″l'art pour l'art″ français.

Deux jeunes aristocrates anglais à la vie dissolue ont recours à un stratagème afin de courtiser les jeunes filles : Jack Worthing, installé à la campagne, s'est inventé un alter ego, Ernest, son frère débauché qui vit à Londres et qui lui sert d'excuse pour échapper à la bienséance. Algernon Moncrieff, installé, lui, à Londres, s'est inventé un ami invalide qui vit à la campagne et grâce à qui il évite certaines corvées mondaines.

L'un est célébré au musée de la vie romantique, l'autre au Petit Palais. Pur hasard ? Allez savoir... Quoique de générations différentes, ces génies de la vie moderne ont, bizarrement, toujours suivi des voies parallèles. Portraits croisés d'élégants extravagants.

Dans son célèbre roman, Oscar Wilde anticipait les dérives modernes du narcissisme qu'il décelait dans la figure du dandy, sa superficialité, son égotisme et son hypocrisie. Une distorsion du moi qui se termine dans l'horreur.

Des demeures élégantes du West End aux bouges infâmes de Whitechapel, voici une promenade dans Londres en compagnie d'Oscar Wilde (1854-1900), à l'occasion de l'exposition que le Petit Palais à Paris consacre jusqu'au 15 janvier 2016 à l'écrivain et esthète.

On publie les "Aphorismes" d'Oscar Wilde, préfacés par Stephen Fry, l'acteur qui l'a incarné à l'écran. D'où il ressort que l'immoraliste avait une morale. Elle est très actuelle.