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Jean-Christophe Bailly, à l'écart du poème

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pp.86-88
On s'accorde, un peu paresseusement, à décrire comme inclassable l'oeuvre de Jean-Christophe Bailly, qui, depuis les années 1970 et 1980, s'exprime en effet concurremment sous les formes de l'essai, du récit, de la poésie, de la philosophie, du théâtre et de la critique d'art. Le récit autobiographique "Tuiles détachées", aujourd'hui réédité, et les "quatre aventures galloises" de "Saisir" mettent précisément en évidence la profonde unité d'une pensée d'abord attentive à l'expérience, à la perception et aux formes de langage les mieux à même d'en rendre compte. A cette démarche, qui n'est autre que celle de la modernité poétique, l'enjeu est de répondre d'une manière qui échappe au fléchage des attitudes et des genres. La forme kaléidoscopique de "Saisir", qui parcourt une région- le Pays de Galles - selon quatre axes différents (le peintre Thomas Jones, le poète Dylan Thomas, l'écrivain W. G. Sebald et la tradition minière documentée par Eugene Smith ou Robert Frank) qui ne cessent pourtant de se recouper, est une nouvelle tentative de reconnaître un sens dans le foisonnement des apparences.