Depuis notre premier entretien avec Aki Kaurismaki en 1990, voici notre cinquième rendez-vous. Fidèle à lui-même, avec un talent intact, il est normal que nous soyons fidèles dans notre admiration pour son oeuvre. Dialoguer avec lui tient toujours du jeu du chat et de la souris, le metteur en scène n'aimant rien tant que désarçonner ses interlocuteurs par l'humour et le recours aux chemins de traverse. Ce en quoi il ressemble à ses films. Alain Masson, dans notre numéro précédent, a dit tout le bien qu'il fallait penser de son nouveau film, "L'Autre Côté de l'espoir". Observateur de notre époque, Kaurismaki réussit une fois de plus sans emphase ni sentimentalisme, avec son ironie et son fatalisme habituels, à rendre compte de l'absurdité du monde et des problèmes très concrets auxquels nous sommes confrontés en Finlande comme ailleurs. Analyse de l'ensemble du travail du réalisateur : "De biais. Symétrie et asymétrie chez Aki Kaurismäki" et entretien "Musicien sans instrument, peintre sans pinceau".