Clément Cogitore est né quelque part sur le front du Wakhan, dans une lumière entre chien et loup. Là où la folie rejoint la clairvoyance pour entrevoir Dieu dans les éclats des ténèbres... "Ni le Ciel ni la terre" (2015), film de guerre existentiel, révélait la puissance d'un talent inclassable et protéiforme. Plasticien de premier plan, cinéaste au talent inouï, Cogitore conduit le cinéma français hors des héritages téléguidés. Chacune de ses oeuvres - "Ni le Ciel..." , sa vidéo "The Evil Eye" saluée par le prix Marcel-Duchamp 2018, le documentaire "Braguino..." -, ressemble à une prophétie dont la beauté nous enchante avant qu'elle nous damne. Le catastrophisme, un lyrisme proche de l'aliénation, le surnaturel sont des thématiques qui traversent son oeuvre. Dans l'Hexagone, on lui connaît peu de semblables. Il faut aller chercher du côté de Steve McQueen, artiste et réalisateur lui aussi, pour lui trouver des alter ego. Cinéaste métaphysique et sensuel, Clément Cogitore est unique. Sommaire. Clément Cogitore au musée Marc Chagall. "Je n'aurais jamais fini de m'interroger sur la façon dont les récits constituent des communautés", entretien avec Clément Cogitore.