Clément Cogitore est né quelque part sur le front du Wakhan, dans une lumière entre chien et loup. Là où la folie rejoint la clairvoyance pour entrevoir Dieu dans les éclats des ténèbres... "Ni le Ciel ni la terre" (2015), film de guerre existentiel, révélait la puissance d'un talent inclassable et protéiforme. Plasticien de premier plan, cinéaste au talent inouï, Cogitore conduit le cinéma français hors des héritages téléguidés.

Avec Xavier Legrand, ils sont quelques-uns à bousculer les habitudes d'un cinéma d'auteur français ronronnant. Julia Ducournau ("Grave"), Clément Cogitore ("Ni le ciel ni la terre"), Arthur Harari ("[Diamant noir") et Sacha Wolff ("Mercenaire") font partie de cette génération de trentenaires à qui on donnerait bien les clés de la maison.

"Les Indes galantes" mis en scène par Clément Cogitore s'annoncent un opéra-ballet iconoclaste et audacieux. Reportage en répétitions sur la scène de Bastille.

Avec "Braguino", le plasticien et réalisateur Clément Cogitore est parti filmer dans un recoin quasi-inaccessible de la forêt sibérienne où s'est installée une famille de vieux-croyants (secte chrétienne russe séparée de l'Église orthodoxe). Les Braguine se tiennent coupés de toute relation avec le monde social et vivent en autarcie, dans et avec la nature.

Prix Duchamp 2018, ce jeune surdoué rêve d'un art total (narratif, visuel, sonore) et passe constamment d'un mode de production à l'autre. Rencontre à Paris avant une rentrée surexposée et un opéra événement à Bastille.

Lauréat du prix Le Bal de la Jeune création avec l'ADAGP, Clément Cogitore livre "Braguino", son voyage au coeur d'une communauté recluse de Sibérie.

Au fond, c'est toujours la même chose : quand on passe le seuil du cabinet de Ramsès (Karim Leklou), c'est un mélange de désespoir et de croyance païenne en l'au-delà qui en est à l'origine. Voyant d'opérette dans un trois-pièces-cuisine transformé en antre de la magie, l'intercesseur avec les défunts et le monde d'outre-tombe est en fait un arnaqueur 2.0.