David Cronenberg
Bulletin : Positif 640 - juin 2014
Numéros de page :
8 p. / p. 6-13
C'est toujours un plaisir de rencontrer David Cronenberg qui analyse ses films avec la même précision dont faisait preuve le scalpel dans les mains des jumeaux chirurgiens de "Faux-Semblants". La personnalité du cinéaste est si forte, son univers si aisément reconnaissable, que l'on ne mesure pas assez l'étonnante variété de ses films qui explique en partie les polémiques et les différences d'opinion qu'ils suscitent. Cronenberg, en effet, ne cesse de provoquer, de dérouter, mais sur un fond de conviction profonde, d'engagement ardent. Il est normal, en ce sens, que cet ennemi du conformisme, ce moraliste, s'en prenne à la Mecque du cinéma dans Maps to the Stars (son 21e film), tout en s'inscrivant dans la droite ligne des représentations les plus sombres de Hollywood, mêlant humour noir, satire sociale et atmosphère gothique. Avec ce nouveau film, qui est le sujet du dixième entretien qu'il nous a accordé, il se renouvelle une fois de plus tout en s'entourant de ses collaborateurs habituels, le chef opérateur Peter Suschitzky, la directrice artistique Carol Spier et la costumière Denise Cronenberg.