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Entretien avec Jérôme Bonnell

01 mars 2015
Auteurs
Numéros de page :
6 p. / p. 106-111
Il existait indéniablement des éléments comiques dans "J'attends quelqu'un" " et "Le Temps de l'aventure". Ils n'étaient pas là par hasard, tant Jérôme Bonnell se régale à glisser ici ou là des peaux de bananes sous les pas de ses personnages, ce qui ne limite en rien leur capacité à nous émouvoir. Au contraire. Avec "A trois on y va", il fait un pas supplémentaire en direction du burlesque et montre qu'il possède en la matière un savoir-faire rare, qui n'a pas pour autant vocation à transformer le film en un (brillant) exercice de style. Car Bonnell nous parle encore une fois de ce qui lui tient à coeur : la vérité des sentiments, la nécessité de devoir dompter (un peu) pour pouvoir vivre en société, mais trop quand même si l'on veut continuer à se sentir vivant... "A trois on y va" n'est pas le premier film à nous montrer un trio amoureux, tant s'en faut, Lubistcht et Truffaut sont passés par là. Mais il le fait avec une grâce dont peu de films peuvent s'enorgueillir, en équilibre fragile entre la légèreté du vaudeville et la douleur du marivaudage. Un futur grand classique...