Les Arméniens massacrés, témoignages
Bulletin : <>Quinzaine littéraire 1037 - mai 2011
01 mai 2011
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2 p. / p. 30-31
Il y a un peu plus d'un an, dans ces pages, Christian Mouze faisait l'éloge de ″l'incomparable musique d'Armen Lubin″, né Chahnour Kerestédjian, devenu Chahnan Chahnour, auteur de ″La Retraite sans fanfare″ (1929), roman arménien paru en traduction française. Il rappelait la présence, dans cette ″histoire illustrée des Arméniens″ en forme de roman d'amour et d'exil parisien, de la ″poésie moderne qui paya un lourd tribut au génocide″, les ″premiers massacrés en 1915″ étant des écrivains. Le tribut payé par les poètes à la Catastrophe ne s'arrêta évidemment pas là : la poésie elle-même, qui rêvait au tournant du XXe siècle de faire de la langue arménienne une nation, dut se tourner vers la Catastrophe, accueillir sa hantise et survivre à son poids écrasant, y compris celui de la tâche de témoigner.