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Sauver les retraites complémentaires.

01 mai 2015
Numéros de page :
13 p. / p. 69-81
On connaît la situation pour le moins inquiétante de l'assurance vieillesse relevant du régime général de la Sécurité sociale en France, dont l'équilibre n'a pas résisté à l'arrivée à l'âge de la retraite de la génération du baby-boom, et qui est en déficit depuis 2005. On avait moins conscience de la situation tout aussi inquiétante des régimes de retraite complémentaire des salariés et des cadres (Agirc et Arrco), sur lesquels la Cour des comptes a attiré l'attention fin 2014, estimant qu'ils se trouvent dans une situation alarmante exigeant des mesures urgentes. Depuis le début de la crise de 2009, ces régimes complémentaires enregistrent des déficits croissants et pour continuer à verser les pensions de leurs assurés, ils ont dû puiser dans leurs réserves, qui pourraient s'épuiser avant 2023 pour l'ensemble Agirc-Arrco, voire début 2018 pour l'Agirc seule, d'après les calculs de la Cour des comptes. Des mesures de réforme doivent être engagées au plus vite, comme le rappelle ici Jacques Bichot, et elles ne sauraient, selon lui, recourir aux mêmes techniques que celles utilisées ces 30 dernières années. Il s'agit désormais de faire en sorte que les régimes complémentaires soient économes et réactifs afin de s'adapter rapidement, chaque fois que nécessaire, aux aléas de la conjoncture. Jacques Bichot formule plusieurs recommandations en ce sens : fusion des différents régimes complémentaires, préalable à une fusion avec le régime de base, et séparation des responsabilités stratégique et gestionnaire. Il précise également les outils susceptibles d'être mobilisés afin d'améliorer la gestion des régimes de retraite : valeur de service du point de retraite, salaire de référence, action sur le stock de points, détermination d'un âge "pivot" pour le calcul des pensions, coefficient de neutralité actuarielle... Des propositions valant selon lui pour tous les régimes, de base et complémentaires, mais