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Il était deux fois Tarantino

01 octobre 2021
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Numéros de page :
pp.6-10, 12, 14-18, 20-23
La parution dans sa traduction française d'"Il était une fois à Hollywood", remake littéraire de "Once Upon a Time... in Hollywood", est d'abord l'occasion de revenir sur un film que les "Cahiers" ont à sa sortie trop négligé, et qui s'avère être tout simplement l'une des plus grandes oeuvres américaines de ces dix dernières années. Alors que le dernier entretien de Tarantino avec la revue datait de 2009, cette publication fut aussi le prétexte idéal d'une nouvelle rencontre avec ce cinéaste pour qui les "Cahiers" restent un objet de fascination (il fallait voir sa réaction quand il a su que nous comptions publier l'un de ses textes), afin de parler avec lui d'écriture, de cinéphilie, de critique. Le livre déplie en effet tout ce que "Once Upon a Time..." contenait de cinéphilie, et dans certains passages Tarantino va jusqu'à faire de la critique en contrebande à travers le personnage de Cliff Booth (interprété par Brad Pitt dans le film), "movie buff" aux idées claires, notamment admirateur de Kurosawa, et prenant nettement parti pour "A bout de souffle" plutôt que "Les 400 Coups". Ces dernières années, les projections dans la salle de Los Angeles dont il est le propriétaire et programmateur, le New Beverly Cinema, s'accompagnaient souvent de la publication sur le site de la salle de la critique du film du jour, rédigée par le cinéaste lui-même. Des textes où il prolongeait sa propre démarche : s'il écrit sur un obscur film de kung-fu, c'est aussi pour le mettre en rapport avec son cinéma, s'inscrire dans une histoire commune, accomplir le rêve d'entrer dans cette "maison voisine", comme Rick Dalton (DiCaprio) chez les Polanski. Nous l'avons rencontré à Londres. Entre bavardage cinéphile et bribes d'auto-analyse, la conversation revient ici invariablement à "Once Upon a Time... in Hollywood", avant-dernier opus d'une filmographie qu'il veut limiter à dix films et pas un de plus, et dont on sent qu'il tient pour lui une place très particulière, où se concentre, pour paraphraser le titre d'un film avec un de ses acteurs préférés (Rock Hudson), son obsession magnifique. Sommaire. En filmant, en écrivant. Entretien avec Quentin Tarantino. Retour à Cielo Drive. "The Lady in Red" de Lewis league. Gagner la partie.