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Adonis

Bulletin : Europe 1123
01 novembre 2022
Numéros de page :
pp.3-123
D’une force peu commune et d’une ampleur considérable, l’oeuvre d’Adonis se détache au premier plan de la poésie arabe contemporaine. Depuis les "Chants de Mihyar le Damascène" jusqu’au récent "Adoniada", elle n’a cessé de jeter des ponts entre l’Orient et l’Occident. Aujourd’hui traduite dans une vingtaine de langues, elle a acquis la résonance universelle qu’elle méritait d’emblée. Né en 1930 à Qassabine, un petit village du nord de la Syrie, le poète était encore dans son adolescence lorsqu’il fit le choix d’écrire sous le nom d’Adonis. Il fallait une certaine audace, de la témérité même, pour placer ainsi une œuvre naissante sous l’égide d’une divinité d’origine assyro-phénicienne. Signer du nom d’Adonis, cette figure archétypale du cycle de la vie, de la mort et de la renaissance, c’était sans doute s’affranchir du sceau de l’état civil, mais c’était surtout placer la poésie sous le signe des métamorphoses et d’un renouveau permanent du souffle. Tout en étant un connaisseur hors pair de la poésie arabe depuis la période préislamique, Adonis s’est intéressé sans relâche aux avancées de la modernité occidentale. Les accents visionnaires de sa poésie se mêlent à ceux d’une intransigeante soif de liberté. « La religion est une réponse, la poésie une question », dit Adonis qui a développé dans plusieurs livres et entretiens une critique des sommeils dogmatiques et s’est montré soucieux de rendre visibles les nouvelles perspectives d’une renaissance spirituelle et intellectuelle du monde arabo-musulman. Hors de toute certitude établie, la poésie intense et magnétique d’Adonis est le lieu d’un sens à venir : « Poète — tu n’écris ni le monde ni le moi / tu écris l’isthme / entre les deux ». Sommaire. Le souffle des métamorphoses. Ce qui transparaît de la poésie d'Adonis. Le monde, une histoire de poésie, entretien avec Bénédicte Letellier. Un monde de création constante. « Les poètes sont suivis par le soleil ». Jeux de miroirs occidentaux-orientaux. Le corps, alphabet païen. Adonis, « le chant épris de silence ». Lecture amoureuse du "Lexique amoureux". Un autre ordre de partage. La poésie et la vie. "L'Adoniada" ou le chemin d'Ailleurs. Le journal d'un voyageur de langue. Prêts à appareiller. Téléphone arabe.