C'est quoi, être écrivain ? Dans sa préface, Jean Claude Bologne relève les trois termes qui fondent et justifient cette drôle d'activité, selon Michel Host, dans ces méditations vagabondes : le plaisir, la nécessité et la sincérité. Plaisir, forcément premier, de jouer avec les mots, la langue. Nécessité de répondre à une injonction mystérieuse. On écrit parce qu'une histoire, un poème, un roman demandent à naître ; « les racines veulent puissamment leur arbre, sans savoir ce qu'il sera, quelle forme il prendra ». Sincérité, non d'une impossible et d'ailleurs inutile vérité biographique (l'écrivain ment comme il respire) mais des moyens mis en œuvre pour répondre à la volonté d'être du texte. Ne pas vouloir récupérer, utiliser une histoire, un sujet, une inquiétude, un élan qui poussent pour servir une idée, une cause, et moins encore un plan de carrière. On ne dirige pas un texte, on épouse au mieux son rythme, le laissant nous mener où lui veut aller. « l'êtrécrivain » est ainsi tout à la fois un essai et un autoportrait de l'homme en écrivain, avec son bagage de vie, ses convictions qu'on peut ou pas partager, sans que l'introspection – sincère, justement – perde rien de sa passionnante pertinence.