Grâce à la magie de la télécommande, on coupe généralement le son quand les pubs arrivent, ou on zappe vers "Les femmes tueuses" sur Chérie 25. Et c'est sagesse, car nombre d'annonces sont un festival de dénigrement et d'offense, sous couvert de pédagogie et d'humour.

Personne ne descendra dans la rue pour protester contre ces sévices microscopiques. On ne voit pas un parti politique militer pour le rétablissement des tickets-restaurant ou des serviettes en tissu... Pourtant, ces tracasseries finissent par rendre le quotidien moins gai, moins douillet, moins convivial. En un mot : hideux.

On se laisse trop facilement abuser par l'esbroufe médiatique ou le bouche-à-oreille des copains. Film, livre, resto, partenaire... avant d'ouvrir votre porte-monnaie ou votre coeur, vous devez être attentif à certains signaux concrets qui vous disent : "Courage, fuyez !"

Que les choses soient dites : du "lovetoy" branché à la poupée connectée, du site de rencontre "sélectif" à l'injection de graisse dans le pénis, du tour-opérateur "sensuel" au porno amateur rigolard : tout n'est qu'arnaque dans le business de la libido.

Il n'y a pas qu'aux César que ça chouine et ça renifle. Plus on s'éloigne du travail réel et productif (industrie, agriculture, artisanat, cuisine... ), plus on a les nerfs à fleur de peau. Dans le tertiaire cocooning, les "open spaces" sont devenus le théâtre d'une émotivité "no limit" chez les salariés, jeunes ou blets...

On imagine que les défunts, auréolés de leur statut de candidats au grand voyage interstellaire, ne sont que bienveillance et générosité. Que nenni. Certains sont fort mécontents de quitter ce monde et n'ont qu'une idée en tête : pourrir la vie de leurs descendants. Le droit français leur offre de réelles possibilités de nuisance...

Telle cancrelat qui a survécu aux grandes glaciations, aux pluies de météorites, à l'extinction des dinosaures et aux chocs des plaques tectoniques, le bobo s'est adapté aux récents soubresauts de l'Histoire. Avec sa chemise molle, son chignon bas et son chi no retroussé sur ses frêles chevilles poilues, il s'épanouit plus que jamais dans la rude société moderne.