Star de l'art dans la France des années 1970, oublié puis redécouvert à chaque nouvelle décennie (une première rétrospective au musée d'Art moderne et d'Art contemporain de Nice en 1995, une seconde au Palais de Tokyo en 2005), Robert Malaval fut cette comète qui traversa le ciel en brûlant la vie par les deux bouts. Une nouvelle exposition à la galerie Guttklein, à Paris (5 mars - 30 avril 2020), permet de découvrir des pièces rares qui relancent son actualité.

Longtemps relégué à l'arrière-plan dans le monde de l'art, le son se trouve désormais au coeur des préoccupations esthétiques, elles-mêmes inhérentes aux évolutions techniques. Pas une biennale, pas une fondation qui ne mettent en avant une « installation sonore » ou un "concert immersif". Des niches les plus radicales aux installations les plus sophistiquées, il était temps de revenir, avec Julien Bécourt, sur cet art souvent déprécié, à la fois expérience de focalisation et de lâcher prise, mais aussi sur son histoire et sur ses formes.

Écrivaine, poète et artiste, Pati Hill (1921-2014) a connu une trajectoire singulière partagée entre les États-Unis et la France. Artisan de sa redécouverte posthume, Baptiste Pinteaux a enquêté, organisé plusieurs expositions et s'apprête, avec la maison d'édition Daisy qu'il dirige, à publier une traduction d'"Impossible Dreams", roman majeur de celle qui se présentait comme « une journaliste qui n'a rien publié ».

Après une série de films, courts et longs, tournés dans la communauté des Yéniches qu'il côtoie depuis plus de quinze ans, l'artiste-cinéaste Jean-Charles Hue est parti mouiller sa chemise à Tijuana, à la frontière entre les États-Unis et le Mexique. Laissés-pour-compte, parias et autres desperados forment le lot de ces films, entre documentaire anthropologique et fiction aux élans mystiques. Toujours au bord du gouffre, dans la recherche simultanée de la perdition et de la rédemption, du trivial et du sacré.

Depuis sa création en 2006, le Générateur à Gentilly a fait de la performance le coeur de sa programmation. Lancé ce mois-ci lors d'un week-end de rencontres et de performances du 27 au 29 janvier 2023, le site internet Performances Sources recense toutes celles qui s'y sont déroulées. Mais comment archiver une pratique artistique par définition immatérielle et éphémère? L'historienne de l'art Clélia Barbut, chargée du projet, a livré à Julien Bécourt sa méthodologie.

Figure majeure du cinéma indépendant américain, Kelly Reichardt, née en 1964, a fait discrètement son apparition au début des années 1990 dans l'entourage de Hal Hartley et Todd Haynes. En l'espace de six longs métrages, de la chronique intimiste - "River of Grass" (1994), "Old Joy"(2007), "Wendy et Lucy" (2009), "Certaines femmes" ([2017) - au western pastoral "La Dernière Piste" (2011), en passant par le thriller écologique "Night Maves" (2014), Reichardt s'empare de la mythologie américaine pour mieux en déconstruire les stéréotypes.

Les images de Frédéric Poincelet recèlent des paysages à la fois géométriques et troublés, laissant surgir, parfois, un motif. Se dessine alors une intrigante composition. Exposition sur le stand de la galerie Catherine Putman, Paris.

Depuis ses premiers films, Alain Guiraudie, qui vient de fêter ses 60 ans, arpente la France dans ses coins de campagne les plus reculés, tissant une oeuvre travaillée à la fois par le fantasme homoérotique en milieu rural et par une conscience politique qui n'a de cesse d'interroger la place de l'humain dans une société de plus en plus individualiste et inégalitaire.