Pour beaucoup, être artiste est une occupation, un métier, une carrière, voire une posture. D'autres, comme Robert Coutelas (1930-1985), préfèrent « devenir fous, dans le sens où socialement on l'entend, que de forfaire à une certaine idée supérieure de l'honneur humain », comme l'a écrit Antonin Artaud à propos de Vincent van Gogh.

Tracé à la mine de plomb large, grasse et comme hésitante, le Papillon dessiné le 2 novembre 2018 par Akira Minagawa est aussi un noeud borroméen, mais à quatre cercles. Celui théorisé par le psychanalyste Jacques Lacan n'en comptait que trois, intriquant le réel, le symbolique et l'imaginaire ; quelle pourrait être la quatrième notion ajoutée par Minagawa ? La métamorphose, peut-être, justement : la capacité pour une chose d'en devenir une autre, de mettre les trois autres dimensions en mouvement perpétuel.

L'un est président du Comité des galeries d'art ; l'autre, fondateur du salon Galeristes et critique d'art. Ils posent un regard lucide sur un secteur en pleine mutation et essentiel pour la place de l'art français sur la scène internationale.

Maurice Henry (1907-1984) a traversé le XXe siècle en le marquant de son empreinte de poète dessinateur onirique et burlesque. Surréaliste historique et gagman pour le cinéma, cet illustrateur prolifique a été populaire sans rien renier de ses engagements. Portrait d'un dessinateur hautement "bizarre".

Génial et prolifique, l'illustrateur français Roland Topor a également réalisé des incursions remarquables au cinéma, à la télévision, dans la littérature et même dans la chanson. Personnage médiatique surexposé de son vivant, il ne cesse d'être redécouvert depuis sa disparition en 1997.

Jeune peintre bâlois, Jürg Kreienbühl est arrivé en France en 1955. Pendant vingt ans, ses sujets exclusifs ont été les bidonvilles de la banlieue parisienne et leurs habitants, au milieu desquels il vivait. Morbide et boulimique, il a exploré tous les territoires du dessin, surtout les plus noirs.