Il n'a pas trente ans, mais déjà des idées aussi solides que sa technique pianistique. Après un faramineux enregistrement des Mazurkas de Chopin (Diapason d'or de l'année 2016), Pavel Kolesnikov se lance dans un tout autre défi : un disque entier de pièces de Louis Couperin au piano ! Pari gagné pour ce musicien sensible et cultivé, aux dilections aussi variées et nuancées que son art.

Les Arts Florissants fêtent leur quarantième anniversaire. Occasion, pour leur chef fondateur, de se remémorer les années pionnières du mouvement baroque, de dresser le bilan du travail accompli, tout en pensant à l'avenir...

Que de chemin parcouru, depuis les premiers pas du Poème Harmonique, en petit effectif, jusqu'aux grandes tragédies lyriques du Grand Siècle, telle "Phaëton" de Lully qui paraît ce mois-ci en CD et DVD ! Plus qu'une évolution linéaire, Vincent Dumestre préfère voir cette trajectoire comme une série de métamorphoses, toujours au service des oeuvres et des compositeurs baroques.

Du baroque à la musique contemporaine les dilections du chef espagnol semblent sans limites. Il revient ce mois-ci diriger l'Orchestre de Paris, avec lequel il entretient une relation sans nuage. Au point de voir en lui un prétendant sérieux au poste de directeur musical?

Déjà trente-cinq ans qu'il promène son Concert Spirituel en terres baroques, tout en accomplissant, avec d'autres phalanges, de fructueux pas-de-côté vers le x1xe siècle. Boulimique de travail et de musiques, Hervé Niquet porte sur le chemin parcouru, et celui à venir, un regard pas toujours serein, mais animé d'une foi inébranlable dans les buts artistiques qu'il se fixe.

L'album Satie est au pianiste français ce que le triple axel est au patineur artistique : une figure imposée mais néanmoins périlleuse. Bertrand Chamayou, qui ne fait jamais rien à la légère, présente l'auteur des "Gymnopédies" sous l'angle rétrospectif de son influence, notamment sur John Cage et sur les minimalistes américains.

Il est, parmi les chefs français, un des plus en vue du moment. S’il pilote désormais le Festival de Colmar, c’est surtout hors de nos frontières qu’il a trouvé la reconnaissance : en particulier à la Monnaie de Bruxelles et à l’Orchestre symphonique de la Radio de Francfort, deux prestigieuses institutions dont il est directeur musical.

Il a déboulé dans la galaxie piano comme une comète, lors de sa victoire au Concours Tchaïkovski de Moscou en 2019. Depuis, ce surdoué à l'allure de nouveau romantique n'a eu aucun mal à se faire un prénom. Mais qui est vraiment Alexandre Kantorow ? Un grand timide, dit-il, pourtant pas avare en confidences, sur son parcours hors normes comme sur ses dilections multiples.

S'il déplore la mainmise des metteurs en scène sur le théâtre lyrique, c'est pourtant avec le sulfureux Romeo Castellucci qu'il présente en janvier 2019 au palais Garnier, la création parisienne du "Primo Omicidio", oratorio composé par Alessandro Scarlatti pour Venise en 1707. En parallèle, paraît un enregistrement de symphonies de Schubert, consacrant l'extension du domaine de l'interprétation historiquement informée.

Vingt-huit ans. Dix ans chez Decca. Plusieurs Diapason d'or. Entre Brexit et pandémie, Benjamin Grosvenor, pour son nouvel opus discographique, revient à Liszt comme on étreint un proche disparu : avec un amour infini.

En résidence à Radio France, la violoncelliste franco-argentine évoque les points cardinaux de sa saison parisienne. Elle dessine, chemin faisant, le portrait de ses partenaires de musique de chambre, au premier rang desquels figure la violoniste Patricia Kopatchinskaja.

Belge comme le célèbre héros d'Hergé, Florian Noack a un amour fou pour la transcription. A cet art singulier, il consacre son nouvel album couronné le mois dernier d'un Diapason d'or.

Ce sera le premier grand rendez-vous de l'été des festivals lyriques : la cheffe du Concert d'Astrée et le metteur en scène Dmitri Tcherniakov présentent à Aix-en-Provence, en un seul spectacle, les deux "Iphigénie" de Gluck.

Le Ballet de l'Opéra de Paris donne ce mois-ci "The Dante Project", dont le compositeur dirige lui-même l'orchestre, en alternance avec Gustavo Dudamel. Un projet qui sent le souffre, où Adès interroge certains fantômes de son enfance, en particulier Dante et Liszt.

Il s'apprête à quitter la direction musicale de Covent Garden et de l'Accademia di Santa Cecilia à Rome. C'est avec cette dernière que le maestro vient d'enregistrer la Turandot de Puccini, réunissant Sondra Radvanovsky et Jonas Kaufmann, autour de la rare version intégrale du finale composé par Franco Alfano. Dans la foulée, il prendra la direction du London Symphony Orchestra.

Il entame ce mois-ci sa quatrième saison avec l'Orchestre de Paris. Tout en ayant déjà les yeux rivés sur l'Orchestre de Chicago et le Concertgebouw d'Amsterdam, deux phalanges dont il prendra les rênes en 2027. Du côté de la Philharmonie, l'heure n'est pourtant pas encore à la mélancolie : la fin de règne, comme son début, s'annonce brillante.