Dans Le Dictateur, présenté à New York le 15 octobre 1940, Chaplin incarne un barbier juif et un dictateur dénommé Hynkel. "Le Dictateur", écrit Chaplin, est mon premier film dans lequel l'histoire est plus grande que le petit vagabond. Des documents des archives de la famille Chaplin illustrent l'idée que, de Charlot soldat (1918) au Dictateur, Chaplin s'est toujourd impliqué dans l'histoire. (Livres hebdo)

L'historien décrit les bouleversements qu'induisent la diffusion de photos et de films dans l'enceinte d'un tribunal ainsi que la pratique qui consiste à filmer le procès. A partir de l'expérience fondatrice du procès de Nuremberg, il analyse les grandes étapes du procès filmé pour crime de guerre et crime contre l'humanité, jusqu'au tribunal pénal international sur la question yougoslave.

Réflexion sur l'image et ses usages à l'heure du numérique, où les auteurs abordent la fabrication de l'image photographique, cinématographique, télévisuelle et numérique contemporaine. A partir de l'exemple du Baiser de l'Hôtel de ville de Robert Doisneau et du faux charnier de Timisoara, la question du statut de vérité est posée. Ils se penchent ensuite sur l'évolution de l'image depuis 1945.

En avril 2022, le président ukrainien Zelensky se rend à Boutcha pour attester, par sa présence, les crimes de guerre commis par l'armée russe. Il annonce qu'il disposera, pour les prouver, de « bien plus d'outils que ceux qui ont poursuivi les nazis après la Seconde Guerre mondiale ». En 1945, à Nuremberg, la documentation filmée des « atrocités » avait été déterminante dans la confrontation des nazis à leurs crimes. Depuis, l'instance judiciaire s'est familiarisée avec ce type de pièces à conviction, même si la projection d'images est l'objet de débats. Celui qui filme doit-il respecter certaines règles s'il veut faire preuve ? Un témoignage filmé vaut-il un récit sous serment, fait à la barre d'un tribunal ? Qu'en est-il du statut de vérité des images ? Autant de questions qui ont trouvé à s'illustrer à la Cour pénale internationale de La Haye ou aux États-Unis lors des jugements des violences commises par la police. Une forme partagée d'attestation, commune aux démocraties, s'élabore ainsi, sous la forme d'archives qui offrent un appareil à la fois documentaire et critique pour l'écriture d'une histoire immédiate du temps présent.

Des contributions sur la place privilégiée de l'image animée dans la fabrique de l'histoire. Si la simultanéité propre aux réseaux sociaux est nouvelle, elle prolonge la tendance du cinéma à construire une narration historique s'inscrivant dans le présent, tout en revenant, dans le temps long, sur un événement passé, dans le documentaire comme dans la fiction. ©Electre 2024