Le 13 novembre 2010, sa peine d'emprisonnement effectuée, Mme Aung San Suu Kyi était libérée par les généraux au pouvoir. La principale opposante a même pu tenir une réunion publique. Par ce geste, la junte espère engager des négociations pour lever l'embargo occidental. Sans grand risque sur le plan intérieur : les élections parlementaires ont eu lieu avant cet élargissement.

Lors des élections du 8 novembre 2015, la Ligue nationale pour la démocratie (LND) de Mme Aung San Suu Kyi a remporté la majorité absolue des sièges à pourvoir dans les deux chambres du Parlement national, ainsi que dans dix des quatorze assemblées provinciales. Un succès retentissant ; mais la junte conserve une capacité de blocage considérable.

Le pouvoir reste aux mains des militaires, même s'ils semblent approuver un dégel politique. Spécialiste du pays, le politologue Renaud Egreteau décrypte cette ouverture inattendue.

Le changement de cap opéré en Birmanie depuis 2011 est manifeste et inattendu. Il s'agit d'un processus de transition enclenché après des années de promesses déçues. Loin d'être impulsée par une population révoltée, cette transition semble pilotée par une institution militaire dont une frange progressiste cherche à imposer un élan réformateur.

Dans le cadre de sa stratégie d’internationalisation de la guerre d’Algérie, l’action du Front de libération nationale (FLN) ne se limite pas au monde arabe et aux grandes puissances. En Asie du Sud-Est, il s’efforce à partir de 1954 d’obtenir l’appui diplomatique, politique et matériel de la Birmanie. C’est l’objet de cet article qui s’appuie sur la presse et sur les archives du ministère des Affaires étrangères et montre que les efforts des diplomates français pour contrecarrer cette offensive diplomatique sont dans l’ensemble couronnés de succès.