Pour Arnaud Lagardère, la fin de partie semble proche. Affaibli par la crise sanitaire et par sa gestion hasardeuse, le groupe fondé par son père, Jean-Luc, est en passe de lui échapper, au bénéfice de ses deux bailleurs de fonds, Bernard Arnault et Vincent Bolloré. L'Elysée pèse dans la négociation.

D'accord, il change d'avis comme de chemise depuis son rachat de Twitter. Mais sa stratégie d'abonnement soulève une question centrale : et si le modèle des réseaux sociaux avait fait son temps ?

Sans sourciller, comme ça, presque entre deux portes, la Commission de Bruxelles vient d'autoriser le transfert des données personnelles des Européens vers les Etats-Unis. Qui a bien négocié ? Et qui a fermé les yeux ? Et, surtout, est-il trop tard pour faire machine arrière ?

Déjà propriétaire d'Editis, l'industriel breton s'apprête à racheter Lagardère, détenteur de la célèbre maison Hachette. Sauf que les deux entités réunies feraient émerger un mastodonte capable d'étouffer les concurrents. Un problème non seulement économique mais aussi démocratique. Antoine Gallimard, le patron des éditions les plus influentes de France affirme que la réunion d'Hachette et de Vivendi représente une menace pour la diversité éditoriale et qu'elle ne protège pas des Gafam.

Rodolphe Saadé, le roi du transport maritime, va-t-il s'imposer face à Xavier Niel, l'ogre des télécoms ? L'offre du premier sera présentée lundi 9 mai 2022 devant le conseil d'administration du journal. En conflit d'intérêts, les administrateurs nommés par le second seraient dans l'incapacité de s'y opposer.

Défiance envers les médias et révolution des usages : on connaît les raisons de la crise. Mais plutôt que d'en tirer les conclusions, les gouvernements successifs continuent d'aider ceux qui en ont le moins besoin.

La nature a horreur du vide. Les organisations criminelles transalpines le savent bien. Profitant de la crise économique et sociale provoquée par la pandémie, leurs membres ont jeté leur dévolu sur les richesses, publiques et privées, d'un pays à bout de souffle.

Xavier Niel est un dévorateur. Et pendant la crise du Covid, son appétit s'est aiguisé : en plus des télécoms et des médias, il a ajouté à son empire des parts dans la grande distribution et l'alimentation. Mais on ne peut grossir de la sorte et imposer sa vision du monde sans s'appuyer sur quelques protecteurs. Dans l'univers des start-up bien sûr. Au sommet de l'Etat aussi.

Etape après étape, le magnat franco-israélien Patrick Drahi met la main sur des contenus - football, séries ou cinéma - qui concurrencent et appauvrissent l'offre de Canal +. La chaîne de Vincent Bolloré, en pleine cure d'austérité, est menacée par la prise de pouvoir des opérateurs de télécoms sur le monde de la communication.

Elle préside au destin de très grandes sociétés françaises. Et pourtant, elle ne porte pas le titre de PDG. Non, elle officie comme administratrice judiciaire. Les politiques l'adorent. Les investisseurs aussi. Les salariés un peu moins... Portrait.