Le saxophoniste et compositeur indien a exploré la musique de son héritage du sud de l'Inde et l'a traduit à travers le vocabulaire de sa propre démarche singulière du jazz moderne. Ici, il nous parle d'une influence tout aussi importante : Charlie Parker. Il n'y a pas une seule composition de Parker sur l'album, qui se compose entièrement de nouvelle musique de Mahanthappa écrite pour l'occasion. Mais l'ADN de Bird est fortement présent dans chacune de ces pièces, chacune d'entre elles prenant comme source d'inspiration une mélodie ou un solo de Parker. Avec un quintet stellaire de musiciens avant-gardistes dont un tout jeune prodige de vingt ans, le trompettiste Adam O'Farrill, Mahanthappa propose un examen inspiré de l'influence fondamentale de Bird.

Andreas Schaerer, leader du groupe underground culte Hildegard Learnt Fliegen, a été découvert par un public plus nombreux à l'occasion de sa participation chez ACT au projet Schaerer/Wollny/Parisien/Peirani, véritable carré d'as du jeune jazz européen... Il propose ici un album aux influences diverses : swing, tango, highlife, afrobeat, jazz, folklore... Une musique sans frontières pour tous les mélomanes aux oreilles grandes ouvertes. (Electre)

Il est l'une des figures les plus marquantes du piano suédois contemporain. Il unit un toucher clair, un phrasé intelligent et une précision extraordinaire. Il fait partie d'une longue tradition de pianistes innovants venus de Scandinavie comme les très inspirants Jan Johansson, Bobo Stenson ou Esbjörn Svensson. Unique pianiste de jazz scandinave nommé "Steinway Artist", il peut à juste titre être qualifié "d'instrumentiste complet" ; sans aucune volonté d'épater, il mise sur la profondeur et la beauté du son, et sur la limpidité des lignes mélodiques. Pour cet album enregistré en concert le 30 juillet 2015 en Suède, le pianiste a pris la scène aux côtés du bassiste Mattias Svensson et d'un quatuor à cordes afin de rendre hommage à l'un des pères fondateurs du jazz scandinave moderne : Jan Johansson. (Electre)

Ce n'est pas si fréquent que trois musiciens habitant la même ville, Copenhague, se réunissent pour la première fois et forment immédiatement un trio. Le 3 avril 2014, la rencontre entre Danielsson, Lund et Neset a eu lieu au studio Millfactory à 14h00. Six heures plus tard, ils émergeaient du studio avec la conscience d'avoir enregistré quelque chose de très spécial. La musique a un côté très organique, avec de toutes petites touches éparses de post-production, et une rythmique Danielsson/Lund soudée par des années de projets partagés. L'album est un petit miracle d'immédiateté et d'inspiration, avec de délicieux grooves et développements improvisés illuminés par le sens aigu du swing de Marius Neset. Le coeur émotionnel de ce palpitant album est d'ailleurs la composition Salme du saxophoniste, qui rappelle par moment Jan Garbarek avec ses passages funky et ses éclairs d'improvisations inspirées. (Electre)

Considéré comme le chef de file de la jeune scène allemande de jazz, le pianiste Michael Wollny a été encensé en solo, en duo (avec Heinz Sauer ou Joachim Kühn) et bien sûr en trio. En 2013 sortait Thrill box enregistré avec le trio de Vincent Peirani, mais quand on parle de ce virtuose on pense bien sûr à son "art du trio". Récompensé en 2014 par l'Académie du Jazz pour son album Weltentraum, le pianiste revient avec un album live en trio avec les fidèles batteurs Eric Schaefer et bassiste suisse Christian Weber. Virtuose romantique et lyrique, maître dans l'art de l'improvisation et des développements harmoniques, Michael Wollny nous offre des compositions finement ciselées ainsi que des arrangements de pièces au carrefour du classique, classique contemporain, jazz. (Electre)

Ce lundi soir de juin, une ambiance particulière règne à l'intérieur du New Morning. On sent qu'un public fidèle de connaisseurs s'est déplacé. Dès que Manu Katché lance le concert, faisant claquer sa caisse claire et gronder ses fûts, on devine qu'il est venu pour nous faire voyager et qu'il va tout donner. Sa grosse caisse mate, autoritaire, ponctuée d'éclairs de cymbales, ses baguettes qui s'envolent et retombent en souplesse, expriment d'emblée cette dynamique si élégante, caractéristique de son jeu et devenue sa signature. Sous sa casquette beige, un large sourire éclaire son immense envie de jouer. Dans l'air, un moment exceptionnel se prépare...

Quatre des plus grands musiciens du jazz européen actuel, Nils Landgren, Michael Wollny, Lars Danielsson et Wolfgang Haffner, qui se connaissent bien et apprécient réciproquement leur travail depuis de nombreuses années, ont décidé d'enregistrer un album ensemble au Nilento Studio à Göteborg. Certes, leurs chemins se sont déjà croisés à de nombreuses reprises dans toutes sortes de configurations, mais ils se retrouvent pour la toute première fois en quartet. Le titre de l'album reflète le rôle égal que chacun a joué dans l'orientation du quartet. Ils prennent la route ensemble, à la fois comme de superbes solistes et comme joueurs d'équipe. En plus d'une composition originale de chacun d'eux, Landgren, Wollny, Danielsson et Haffner ont également décidé de se concentrer sur quatre légendes de l'histoire récente de la musique et d'interpréter leurs airs : Paul McCartney, Billy Joel, Phil Collins et Sting. (Electre)

Joachim Kühn, ténor du piano jazz, au jeu à nul autre pareil poursuit depuis déjà quatre albums son chemin musical avec deux musiciens dont les différences rendent la rencontre exceptionnelle. Trois hommes habités par la musique nous invitent une nouvelle fois à partager leur conversation musicale, amicale, chaleureuse, dans laquelle chacun apporte ses fondamentaux. L'association entre le jeu fougueux du pianiste improvisateur et les mélodies marocaines et radieuses de Majid Bekkas est une vraie réussite. Le guembri, merveilleux instrument à cordes traditionnel qui remplace ici la contrebasse, s'intègre parfaitement au coeur d'un projet de jazz créatif. Ramon Lopez, l'homme batterie, dont le sang espagnol coule dans les veines, fait corps avec son instrument et contribue à l'énergie fusionnelle qui circule tout au long de l'album. Un moment d'une grande intensité, renforcé par la présence d'Archie Shepp sur trois titres.

Abbey Road, Studio 2. C'est ici qu'a été gravé cet enregistrement en mai 2013 pendant une session de trois jours. Soixante-douze heures qui marqueront à jamais les quatre musiciens de Tonbruket tant leur souhait d'enregistrer dans ce studio mythique était prégnant depuis plusieurs années. Le résultat est à la hauteur des attentes pour les fans du groupe de Dan Berglund, le contrebassiste du trio E.S.T., mais aussi pour tous les amateurs de space-prog-psyche-krautrock-jazz-post-rock-light-groove. Difficile de cataloguer cette musique tant les influences sont nombreuses et s'interpénètrent pour donner naissance à un son riche, ouvert, prenant source dans le passé mais résolument tourné vers l'avenir.

On associe souvent le label ACT avec la scène scandinave, mais des virtuoses du clavier tels que Yaron Herman, Leszek Mozdzer ou Gwilym Simcock prouvent que le label munichois est ouvert à la scène jazz internationale toute entière. La signature d'Emil Viklicky, à 65 ans, prouve aussi qu'il n'y a pas de limite d'âge pour rejoindre le label. Formé pendant cinq années au Berkelee College de Boston, le patriarche du piano jazz tchèque est décrit par le magazine Jazz Time comme "l'un des meilleurs pianistes contemporains, dont le toucher, les improvisations et les couleurs harmoniques ont beaucoup en commun avec des grands maîtres comme Tommy Flanagan et Jimmy Rowles". Dans ce titre le pianiste est associé à un autre musicien tchèque de légende, le contrebassiste George Mraz, qui a participé à plus de 1000 albums tout au long de sa carrière.

La musique coréenne est un formidable monde sonore. Des mots du compositeur américain Alan Hovhaness : "c'est l'un des genres musicaux les plus expressifs du monde, libre et majestueux". La réussite de Black String est d'avoir créé une incroyable rencontre musicale alliant le moderne et l'ancien. Leur propre monde sonore captivant est à tous moments teintés de puissance et de beauté, pour notre plus grand bonheur. (Electre)

"On ne change pas une équipe qui gagne !" Voilà ce que pensait Nils Landgren au moment de réunir ses musiciens pour l'enregistrement de cet album. Le tromboniste que l'on ne présente plus a en effet collaboré avec certains de ses plus proches amis musiciens, tel le subtil guitariste Johan Norberg avec lequel il joue régulièrement depuis plusieurs décennies. Un album parfait pour l'hiver, qui ne révolutionne pas l'histoire du jazz, mais qui ravira tous les amateurs du "cool jazz" nordique.

Vienne, Rome, Seoul. Iiro Rantala et Ulf Wakenius sont des musiciens qui voyagent à travers le monde entier, toujours considérés comme leader de leurs projets respectifs. L'idée de leur duo a émergé en octobre 2015, lorsqu'ils se sont arrêtés à la Philharmonie de Berlin. Siggi Loch, curateur des séries de concerts au Jazz at Berlin Philharmonic, les a réunis pour le concert Tears for Esbjörn. "Nous faisions partis d'une plus grande troupe lors de cette occasion mais c'était certain, pour tous les deux, que nous voulions former un duo" se souvient Rantala. Par la suite, dès qu'ils trouvaient un moment de libre dans leur emploi du temps plus que rempli, ils se retrouvaient au concert de l'un ou de l'autre. C'est exactement dans cette démarche musicale, avec spontanéité, curiosité et une absence d'idées préconçues, que le duo a gravé au disque sa propre musique. (Electre)

L'Italie a toujours été au centre de la musique classique européenne, le pays est à l'origine de nombreux développements et courants musicaux, dont l'opéra en tout premier lieu. Amener "le lon de l'Europe" sur les devants de la scène est la mission de la série Jazz at Berlin Philharmonic que mène ardemment son curateur Siggi Loch, patron du label ACT. Marqué par des inspirations latines, cet album en concert nous fait voyager au cour du continent. Il s'agit du 17ème concert de la collection, marqué par la présence de l'un de ses protagonistes majeurs, le pianiste Stefano Bollani. Avec son touché unique, sa subtilité harmonique ainsi que sa virtuosité, le maestro italien invite ses auditeurs à un grand tour à travers la musique de sa patrie. (Electre)

Les trois compositions principales de cet album sont le fruit d'intenses périodes créatives étalées entre 2012 et 2015. Le musicien norvégien, entouré de son quartet et du London Sinfonietta, a soigneusement conçu chaque pièce, avec un soin méticuleux apporté aux arrangements et à chaque détail orchestral. Le résultat est enthousiasmant d'inventivité, de ferveur, de profondeur, de contrastes, d'exigence, chaque titre distillant son lot de richesses au fil des écoutes. 239 pages de partition orchestrale ont été nécessaires pour consigner le résultat de l'imagination sans limite du saxophoniste, qui fait par moment penser à Michael Brecker et Jan Garbarek. Au loin on entend également des échos de Bartok, Stravinsky, Mahler...

Trois ans après Thrill box, enregistré en trio avec Michel Benita à la contrebasse, le duo se retrouve en tête-à-tête pour redonner vie aux musiques populaires qui les ont accompagnés, mais aussi pour créer de nouvelles compositions à quatre mains. Avec une créativité débridée et foisonnante qui semble sans limite, ils s'abreuvent à leur passion commune pour la folk, mais pas seulement ! Quelques incursions dans le répertoire classique se dessinent aussi... (Electre)

Le coeur de Céline Bonacina est ouvert aux quatre vents des coins du monde, de leurs émotions. Chaque fois qu'elle joue, qu'elle compose ou improvise, elle entonne un hymne à la vie. Ce troisième ne déroge pas à cette règle. Tout au long de ces douze morceaux dont elle a écrit les trois-quarts, Céline joue les filles de l'air. Non qu'elle ne soit pas fidèle au rendez-vous fixé par une notoriété grandissante et inéluctable : il y a belle lurette que le jazz, si divers aujourd'hui, a accueilli ce brin de femme énergique comme une Piaf. Mais tout ce qu'elle touche devient aérien, échappe à la lourdeur. Elle est une sorte de funambule céleste, un Pierrot qui survole les merveilles et les misères d'ici-bas. Elle ne les chante ni ne les glorifie, elle en est comme l'écho. (Electre)

Iiro Rantala est un caméléon de jazz qui aime se produire sous de nombreuses formes. Le pianiste finlandais surprend toujours par les concepts de ses albums, en particulier ceux de ses projets de piano solo. Pour ce disque, il a tourné une nouvelle page. C'est de la musique improvisée mais avec un récit extra-musical : d'un point de vue très personnel et finlandais, il a mis en musique le passage d'une année entière dans son pays natal, et il l'a fait avec son mélange caractéristique d'inventivité mélodique, de mélancolie et d'humour. Sa finesse et sa maîtrise technique, acquises au fil des ans, ont été appliquées ici avec un instinct infaillible pour mettre l'essentiel au premier plan. Chaque pièce de cet album représente un mois de l'année, et chacune existe aussi comme une déclaration artistique indépendante. Et si l'intrigue ne ressort pas toujours directement de la musique, Rantala a fourni des explications et des anecdotes hilarantes dans son livret. (Electre)