Il s'est astreint à peindre avec les orteils pour "My Left Foot", à dépecer des animaux pour "Le Dernier des Mohicans", à forer à la recherche de pétrole pour "There Will Be Blood"... Depuis ses débuts, Daniel Day-Lewis pousse la pratique de son art à l'extrême, s'appropriant ses personnages par une maîtrise totale de leurs gestes. Un investissement si éprouvant que le Britannique espace les tournages et pense à chaque fois raccrocher. A 60 ans, son rôle d'un grand coututier dans "Phantom Thread" pourrait lui valoir un quatrième Oscar. Et une retraite définitive... ou pas.

Il y a évidemment autant de façon de s approprier les films qu'il existe de spectateurs. Il n'y a aucune honte à ne considérer le cinéma que comme seul outil de divertissement. Mais il n'est pas interdit non plus de lui accorder un statut qui l'élève au rang de ce qui nous est essentiel dans nos vies. Les films nous accompagnent dans notre connaissance du monde et des êtres, ils cristallisent aussi nos émotions les plus intimes.

En proposant les traductions d'un article rédigé par Lee Strasberg et d'une lettre d'Elia Kazan, notre revue a voulu revenir sur l'histoire tempétueuse de l'Actors Studio et révéler des pans méconnus des deux figures tutélaires du célèbre institut fondé en 1947.