En novembre 2021, le Tigré, dans le nord de l'Ethiopie, a « fêté » une année de guerre. Dans un Etat de 115 millions d'habitants (2020) regroupant plus de 90 ethnies, ce conflit fait craindre une déstabilisation de tout le pays et de la Come de l'Afrique, d'autant que la rébellion de l'Oromia s'est jointe aux Tigréens. Prix Nobel de la paix 2019, le Premier ministre, Abiy Ahmed (depuis 2018), se trouve dans une dynamique d'enlisement.

A la surprise générale, l’Ethiopie et l’Erythrée ont entamé à l’été 2018 un rapprochement spectaculaire. Le 16 septembre, elles ont même signé un accord de paix sous les auspices de l’Arabie saoudite. Depuis la fin de la guerre, en 2000, les deux dictatures vivaient dans une paix armée précaire. De la pérennité de leur réconciliation dépend la stabilité de toute la Corne de l’Afrique.

La guerre civile, qui a fait des dizaines de milliers de morts et engagé des centaines de milliers de combattants, est un conflit majeur qui pourrait embraser toute la Corne de l’Afrique. Mais très peu d’informations filtrent.

À l'heure où s'achève, à Charm el-Cheikh, la COP 27, qui s'est penchée sur les dommages causés par le réchauffement climatique dans les pays du Sud, la Corne de l'Afrique voisine connaît une des pires sécheresses de son histoire. En Somalie, les crickets, la sécheresse et les guerres affament une population essentiellement pastorale.

En Éthiopie, suite à des élections au Tigré, une opération de « maintien de l’ordre », principalement conduite par des mercenaires, commet des massacres, des viols et des pillages qui relèvent de l’ethnocide. Le conflit, qui a déjà fait près d’un demi-million de morts et deux millions et demi de personnes déplacées, pourrait faire tache d’huile dans la Corne de l’Afrique.

Dans la Come de l'Afrique, une conjonction de crises locales et internationales provoque une situation alimentaire grave. L'Éthiopie et la Somalie sont les plus affectées, certaines régions de ces deux pays se trouvant déjà en état de famine. Les conséquences des guerres et des conditions météorologiques sont terribles pour 36,5 millions de personnes, dont le salut dépend en grande partie des dons alloués par la communauté internationale.

Depuis de nombreux mois, la stabilité du système international inquiète : recul de l’hyperpuissance américaine, rapprochement de la Chine et de la Russie et conflit sur des territoires tiers, comme l’Ukraine. Si les événements qui se déroulent dans la Corne de l’Afrique sont révélateurs de ces transformations, ils nous invitent aussi à la prudence. Les alliances qui s’y nouent montrent qu’il ne faut pas oublier les contingences locales et les capacités d’action des acteurs dits « périphériques ».

Dans la Corne de l'Afrique, cette plante euphorisante est surtout consommée par les hommes. Mais ce sont les femmes qui l'achètent aux producteurs, la transportent et la revendent sur les marchés. Enquête en immersion.

La province de l’ouest du pays est à un croisement géopolitique où s’imbriquent alliances et rivalités tribales ou étatiques. Un débordement du conflit hors du champ de bataille est à craindre. L'analyse se poursuit avec l'article intitulé "Les racines du mal".

Dans la sous-région se mettent en place les conditions d’une déflagration militaire. L’Égypte, la Somalie et l’Érythrée se rapprochent face à leur ennemi commun, l’Éthiopie. En complément de l'article, une revue de presse intitulée "Contre Addis-Adeba, le pacte est scellé".