Ils sont partout sur le web, régentent les réseaux sociaux, décident de ce que tu vois sur Youtube... Mais au fait, c'est quoi, ces algorithmes ?

Faut-il se méfier de l'arrivée des algorithmes et de l'IA dans tous les domaines de nos vies, dans notre travail comme dans nos interactions ? Des spécialistes invités par "l'Obs" sont venus apporter des réponses nuancées à ces questions.

Alors que la France traverse une période politique houleuse et que les élections présidentielles américaines se profilent, la question de la responsabilité des réseaux sociaux sur les clivages de la société se pose. Quelle est l'ampleur de leur influence ? Nous avons posé la question aux spécialistes.

Ils nous proposent des playlists sur les plateformes de musique en streaming, de trouver l'âme soeur sur les applis de rencontres, de passer par telle route pour atteindre plus rapidement notre destination... Depuis quinze ans, les algorithmes se sont installés dans nos vies. Et ce qu'on le veuille ou non. Car de plus en plus de services publics s'en servent aussi à grande échelle, plongeant parfois les usagers dans le désarroi face à cette nouvelle main invisible.

Les performances indéniables de l'apprentissage profond depuis plus de dix ans s'accompagnent d'une opacité de fonctionnement des algorithmes. Les outils d'IA génératives compliquent encore le sujet.

Dans le domaine de la justice comme ailleurs, la tentation est grande de s'appuyer sur les algorithmes. Les premières tentatives montrent les limites et les risques de l'exercice.

Quoi de plus neutre, dit-on, qu’un ordinateur ? Erreur : derrière leurs verdicts froids, algorithmes et automates encapsulent tous les biais des humains qui les conçoivent. Basée sur le modèle de l’individu calculateur, héritière d’une histoire tissée de choix idéologiques, l’intelligence artificielle est une machine politique. La mettre au service du bien commun implique d’abord de la déconstruire.

Pour choisir des candidats, attribuer des bourses... de plus en plus de structures utilisent l'intelligence artificielle. Or, les algorithmes étant alimentés par nos données, ils reproduisent les clichés en cours dans la société, ce qui rend ces biais d'autant plus délicats à éliminer. Les chercheurs se penchent sur la question, la loi aussi.