Il existe encore une différence importante entre les citoyens de l’Est et de l’Ouest de l’Allemagne, qui touche aux profils socio-économiques ainsi qu’aux sensibilités politiques, et résulte d’un héritage distinct. Face à cette incompréhension, la génération née après la chute du Mur, notamment les femmes de l’Est, entend rouvrir le débat sur la réunification.

A la veille des législatives du 24 septembre 2017, où Angela Merkel brigue un quatrième mandat, Courrier international propose un voyage en profondeur dans cette Allemagne que l’on connaît peu ou mal. La crise des réfugiés a ébranlé un pays qui se voulait un modèle de terre d’accueil. Qu’est-ce qu’être allemand aujourd’hui ? La question traverse ce numéro spécial dans des analyses et reportages tirés pour la plupart de la presse allemande.

Trente ans après la chute du mur, la division Est-Ouest perdure en Allemagne. La poussée de l’extrême droite aux élections régionales du 1er septembre 2019 a mis en lumière le grand désenchantement des "Ossis" après les promesses non tenues de la Wende, le "tournant" de la réunification. Pour écarter le danger des dirigeants les plus extrémistes de l’AfD – tel Andreas Kalbitz, le "petit Himmler" de Potsdam –, les mentalités doivent évoluer à l’Ouest, analyse le politologue Alexander Clarkson. Sommaire. Les illusions perdues des "Ossis". Des changements irréversibles.

En ex-Allemagne de l’Est, l’extrême droite confirme sa percée dans les urnes. Une séquelle de la difficile transition qui a suivi les événements de 1989, explique l’écrivain de Berlin-Est Thomas Brussig.

Une nuit de 1979, cinq tableaux de maîtres hollandais disparaissent d’un musée de Thuringe, en ex-Allemagne de l’Est. Ils refont surface quarante ans plus tard. Où étaient-ils passés ? Récit d’un casse rocambolesque qui est aussi une page de l’histoire allemande du Xe siècle.

On pensait l'Allemagne vaccinée par son histoire. A la veille des européennes, la voilà pourtant submergée par la déferlante extrémiste qui touche le continent. Reportage dans l'ex-RDA, où un profond sentiment d'injustice nourrit le vote pour l'AfD, deuxième force politique du pays.

Mythe fondateur de l’Union européenne, l’année 1989 est pourtant un symbole équivoque. Ainsi, en Allemagne de l’Est, l’accès aux libertés politiques et à la consommation de masse fut payé au prix fort – celui d’un effondrement social et d’une prédation économique souvent ignorés à l’Ouest.

En Allemagne, les scores importants de l’extrême droite dans plusieurs Länder de l’Est et le malaise de la population ravivent un débat sur les échecs de l’unification. Trente ans plus tard, la plupart des institutions économiques, juridiques ou intellectuelles sont dirigées par des personnalités de l’Ouest.