Emmanuel Macron en a fait un enjeu de son quinquennat : les oeuvres pillées par les colonisateurs doivent pouvoir être rendues à leurs pays d’origine. Mais quels objets rendre, dans quel cadre juridique, et avec quelles garanties quant à leur conservation ? Le débat est mondial. Sommaire. Restituer oui, mais comment ? Dirigeants africains, à vous de jouer ! “Il faut que les oeuvres circulent”.

Emmanuel Macron lance une mission sur le retour d'oeuvres d'art africain dans leur pays d'origine. Chance historique? Boîte de Pandore? Notre enquête.

Faut-il rendre ou non les oeuvres d'art pillées dans les pays africains ? Le président Macron, qui s'y dit favorable, a confié une mission sur le sujet à deux experts. Un débat passionné, vu à travers les yeux d'un homme-requin, statue sculptée dans le royaume du Dahomey, en Afrique occidentale (1890), qui trône aujourd'hui dans les collections du Quai-Branly.

A l'occasion de la remise du rapport coécrit par Felwine Sarr, professeur à l'université Gaston Berger de Saint-Louis du Sénégal et Bénédicte Savoy, du collège de France, Jean-Paul Demoule s'interroge sur la restitution du patrimoine culturel africain collecté durant la période coloniale. Dans son argumentaire, l'ancien président-fondateur de l'Inrap, Institut national de recherches archéologiques, structure ses propos autour de trois points : Des revendications anciennes. Des acquisitions "légales" ? A qui appartient le passé ?.

Entretien avec Gian Luca Farinelli, directeur de la Cinémathèque de Bologne et codirecteur du festival Il cinema ritrovato.

S'il est un sujet qui déchaîne les passions et les tweets, c'est bien celui de la restitution des oeuvres d'art africaines. On a tenté d'y voir plus clair.

Un tableau du peintre franco-russe, "le Père", volé par les nazis à un luthier juif polonais, doit être rendu à ses ayants droit par la France, au terme d'un parcours rocambolesque. Enquête.

Marchands d'art et collectionneurs les ont longtemps appelés les « arts primitifs » mais l'expression masquait trop mal leur origine coloniale. Alors, au tournant des années 1970, ils sont devenus « les arts premiers», ce qui ne répondait en rien au problème soulevé : quelle est la place de ces objets africains que se sont appropriés les Européens ? Est-elle encore dans les musées et les galeries privées ? Arrachés à leur contexte culturel, ils sont devenus des produits de spéculation mais aussi des leviers diplomatiques lorsque surgit l'épineuse question des restitutions.

Le premier discours du plus jeune président de la Ve République devant la pyramide du Louvre augurait – enfin – de beaux jours pour les arts visuels, précédemment ignorés par les présidents Sarkozy et Hollande. De fait, le quinquennat d’Emmanuel Macron témoigne d’une ambition culturelle nouvelle, mais qui n’a pas toujours su séduire le monde de la culture. Sommaire. 2017, mission : sauver le patrimoine en péril ! 2018, restitution du patrimoine culturel africain, un rapport polémique. 2019, quel projet pour rebâtir Notre-Dame ?

On dénombre 100 000 œuvres d'art spoliées pendant l'Occupation, en France. Parmi elles, 60 000 ont été rapatriées d'Allemagne, par les Alliés notamment. Des centaines d'œuvres, en attente de restitution, ont été déposées par l'Etat dans les musées territoriaux. Les collectivités en ont aussi acquis, sans connaître leur origine. Les conservateurs sont invités à identifier les œuvres à la provenance douteuse, présentes dans leur collection. Ce travail peut être conduit avec l'appui de l'Etat.

Commissaire de la Triennale de photographie de Hambourg, la Camerounaise dirige depuis 2019, au Cap, le plus grand musée d'art contemporain africain.