Près de quatre ans après la défaite arménienne contre l’Azerbaïdjan en 2020 et un an après la tragédie dans le Haut-Karabakh, vidé de sa population arménienne en quelques jours dans l’indifférence de la communauté internationale, comment l’Arménie évolue-t-elle, entre guerre en Ukraine et en tensions au Proche-Orient ? Quels enseignements a-t-elle tiré de ces récentes épreuves pour conforter son avenir en tant qu’État souverain ?

Pour Rouben P. Adalian, directeur de l'Institut national arménien de Washington, le gouvernement turc, en refusant de reconnaître le génocide arménien, va à l'encontre de l'Etat de droit.

Comprendre la situation politique de l’Arménie, qui a connu récemment une « Révolution de velours », suppose de connaître l’Histoire. Longtemps, ce peuple n’a pas eu d’Etat souverain. Son rapport à la chose politique est complexe et la tentation est permanente pour lui de trouver refuge dans la mémoire. Du fait de l’émergence d’une société civile, la situation semble aujourd’hui favorable à une évolution qui inscrirait l’Arménie dans le présent de la mondialisation.

Du point de vue des leaders mondiaux, l’Azerbaïdjan et l’Arménie ne sont pas les seuls acteurs de ce conflit armé. Washington, Moscou et l’UE voient cet affrontement dans le Caucase du Sud à travers le prisme du “facteur turc”.

Oui, la Russie est une alliée de l’Arménie, mais elle ne considère pas pour autant l’Azerbaïdjan comme son ennemi, et c’est la principale difficulté de la phase actuelle du conflit. Seule la présence avérée de combattants islamistes venus de Syrie pourrait pousser Moscou à engager des forces armées contre Bakou.

La signature d’un accord de cessez-le-feu consacrant la victoire de l’Azerbaïdjan et de son grand frère turc dans le Haut-Karabakh jette les Arméniens dans une profonde affliction.

Depuis le cessez-le-feu du 10 novembre 2020, les habitants arméniens du Haut-Karabakh fuient leurs villages avant que n’arrivent les civils azerbaïdjanais qui s’y installeront. Ce quotidien russe s’est rendu sur place. Sommaire. Haut-Karabakh. Une terre qui se vide. Après la capitulation, quel destin pour Nikol Pachinian ?

Orphée revenu de l'enfer de la déportation, ce chanteur, théologien et musicologue consacra sa vie, au tournant du siècle dernier, à sauver de l'oubli le folklore arménien menacé par le joug turc. De mélodies populaires en oeuvres liturgiques, son héritage est inestimable.

Outre l'aide militaire de la Turquie et la répression féroce de toute opposition, l'actuel chef azéri s'appuie sur un récit victimaire patiemment construit au fil des années pour justifier son attaque dans le Haut-Karabakh, région majoritairement arménienne. Sommaire. Diplomatie du caviar et esprit revanchard. La double menace venue des airs.