Les manifestants s'élèvent contre les mesures imposées par le Premier ministre, notamment celles relatives à l'islamisation des moeurs.

En déjouant une tentative de putsch, Erdogan a montré qu'il tenait les rênes du pays. Au passage, les freins à son autoritarisme sont tombés...

Après le coup d'Etat militaire raté, le président turc mène une purge sans précédent dans l'appareil d'Etat. Tandis que la société se fragmente, le pays tourne de plus en plus le dos à l'Europe, explique ce directeur d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales.

Après le putsch raté, Erdogan démantèle des pans entiers de la société, accusés de trahison. Les laïques, qui avaient pourtant dénoncé la tentative de coup d'Etat par les partisans de l'imam Gülen, sont à leur tour devenus des cibles.

La Turquie, sous état d'urgence depuis le 15 juillet 2016, se prononce par référendum le 16 avril 2017 sur la réforme de la Constitution, qui doit donner les pleins pouvoirs au président Recep Tayyip Erdogan. L'écrivain Nedim GŁursel dénonce un régime totalitaire et le silence de l'Europe.

Ainsi, le président Erdogan a réussi son pari et a " présidentialisé " le système politique turc à la faveur du référendum organisé le 16 avril 2017. Certes, sa victoire est courte (51,4 %) et surtout entachée de fraudes massives que le Haut Conseil électoral ne tente même plus d'occulter, mais comme Erdogan l'a rappelé, le " cavalier a déjà traversé la rivière ".

La démission forcée du Premier ministre Ahmet Davutoglu n'est que le dernier acte d'une longue dérive autoritaire du pouvoir à Ankara, estime l'écrivaine Elif Shafak.

Le président turc va asseoir son pouvoir absolu sur le pays, redoute Can Dündar, le rédacteur en chef du quotidien d'opposition "Cumhuriyet". Laminé par les coups d'Etat successifs, un mouvement de gauche pourra-t-il renaître et tenir tête au despote islamiste ?

Le 16 avril, les Turcs se prononceront sur la possibilité d'abandonner le régime parlementaire au profit d'un régime présidentiel. Ce site craint une absence totale de garde-fou.

Le gouvernement turc a profité du conflit avec les Kurdes pour détruire des quartiers entiers de Diyarbakir et exproprier la population. Retour sur l'éradication de Sur, centre historique de la capitale.