La compassion fait partie des affects moraux. Elle ne consiste pas simplement à sentir ce que l'autre souffre, mais à répondre à son appel. Cette responsabilité ne se laisse pas guider par la seule affection ; elle se déploie au sein d'une relation qui vise à restaurer l'estime de soi par delà la dégradation et l'humiliation

Le stoïcisme, revisité par Michel Foucault et Pierre Hadot, mobilise un ensemble de techniques de méditation qui valorisent le souci et la transformation de soi. Il soulève la question du statut et de la signification de ce rapport à soi-même, et pose aussi à nouveaux frais la question de la compatibilité du stoïcisme avec le christianisme.

Aussi ambivalente qu'elle soit, la notion de culpabilité accompagne la croissance de la personne humaine. Elle indique qu'il n'y a pas d'accès à l'humanité sans relation à autrui, relation toujours complexe, ambiguë, marquée, et donc accompagnée d'un sentiment de culpabilité.

La vie spirituelle implique un lien à l'éthique ; cela va de soi. L'unité des deux commandements, amour de Dieu et amour du prochain, est suffisamment attestée dans l'Evangile. Mais comment comprendre ce lien ? Suffit-il d'énoncer que la foi doit avoir des effets dans le rapport à autrui ? Ou que celui-ci vérifie la qualité du rapport à Dieu ?

"Suis-je le gardien de mon frère ?" (Gn 4,9). Si cette question se pose, c'est qu'il y a une fraternité qui ouvre aux autres, et une fraternité qui se construit dans la fermeture et le rejet. Dans le même temps, cette question résonne toujours dans le singulier d'une culture : que signifie être le gardien de son frère dans une société pluraliste, sécularisée, travaillée par la mondialisation qu'est la France de 2016 ?

Nous sommes plus que jamais dépendants les uns des autres, mais il n'est pas toujours évident de l'admettre. Pourtant, ce sont nos relations qui nous font avancer. En amour, en famille, au travail, en société... Voici cinq pistes pour sortir de notre zone de confort, agir sur nous-mêmes et progresser ensemble : 1. Assumer le conflit. 2. Faire confiance par principe. 3. Changer les rôles et s'entraider au travail. 4. Se laisser porter par le groupe en thérapie. 5. Tenter la coexistence pacifique entre toutes les religions.

Regardez autour de vous : les hommes ne sont-ils pas des égoïstes qui, dès leur plus jeune âge, aiment la bagarre et les jeux de guerre ? De leur côté, les femmes ne pensent-elles pas davantage aux autres qu'à elles-mêmes et ne tentent-elles pas d'apaiser les tensions ? Voilà pour les clichés ; tout le problème est de savoir quelle part de vérité ils recèlent. Pour la plupart des féministes de première génération, la remise en cause de la domination masculine et la conquête de l'égalité des droits ont conduit à critiquer toute différence de nature entre homme et femme.

La formule de Jean-Paul Sartre, à la fin de "Huis clos", sonne comme un retour au réel. Nous avons beau faire d'Autrui notre horizon, notre espoir, notre dieu, les autres - pluriels et bien concrets - sont d'abord des importuns. Reprenons. Vivre seul, est-ce si terrible ? Le sociologue Eric Klinenberg brise les idées reçues. Mais que signifie alors s'ouvrir à autrui ? Husserl et Levinas, penseurs de la relation, nous aident à en saisir l'importance. Ensuite, ça se gâte. Car Sartre montre que les amants sont toujours soumis au regard, jaloux ou ironique, d'un tiers...