Un mois après son entrée en fonctions, le nouveau Premier ministre israélien n'a pas encore réussi à convaincre l'opinion israélienne de sa volonté effective de changement, en particulier dans ses relations avec les Palestiniens.

Satisfaits d'être débarrassés de Netanyahou, les responsables de Cisjordanie et de Gaza ne se font pas trop d'illusions sur son successeur, Ehud Barak, et considèrent que la question de l'Etat palestinien sera le vrai test de sa volonté de paix.

Après avoir débarrassé Israël du désastreux gouvernement de Netanyahou, le nouveau Premier ministre, dont le passé militaire rassure ses compatriotes, peut remettre en route le grand chantier commencé par Itzhak Rabin, celui de la paix avec les Palestiniens et les voisins arabes.

Mission confiée à l'ancien chef d'état-major Ehud Barak : réconcilier le Parti travailliste avec les masses populaires pour lui permettre de revenir au pouvoir en l'an 2000.

Vaut-il mieux garder le Golan et renoncer à la paix ou obtenir la paix et le retour des soldats déployés au Liban, en renonçant au Golan ? Trente ans après le dilemme de Moshe Dayan face au destin du Sinaï, c'est la question que le Premier ministre israélien pose aujourd'hui à ses compatriotes.

Elles ont été jugées "réalistes" par Bill Clinton : les propositions du chef de l'Autorité palestinienne pourraient débloquer la négociation, d'autant qu'elles ont été précédées de longues discussions entre intellectuels des deux bords.

Villes frontières israéliennes en alerte, Liban bombardé, pourparlers avec la Syrie ajournés, impasse avec les Palestiniens, scandale financier, Ehoud Barak est dans la tempête.

Rien n'est vraiment réglé entre Israéliens et Palestiniens. Mais ni les uns ni les autres ne peuvent se permettre de rentrer chez eux les mains vides.

Depuis le début des affrontements, le Premier ministre louvoie entre les positions des "durs" et celles des "colombes", favorables à une reprise du dialogue avec les Palestiniens.

Jamais Israël ne s'est trouvé dans une telle situation, constate Shimon Peres à la veille d'une consultation où les électeurs ont le choix entre Ehoud Barak, qui a sacrifié sa crédibilité sur l'autel de la paix, et Ariel Sharon, dont le programme ne prévoit qu'un statu quo annonciateur de sombres et violents lendemains.