La réalisatrice de "Barbie" réussit tout : conquérir le box-office, concilier art et industrie, Mattel et Proust. Alors que son film sort en VOD et en DVD et que débute la course aux Oscars, Greta Gerwig raconte l'année de son irrésistible ascension.

La plus célèbre poupée du monde débarque sur les écrans. Un film "Barbie" ? Mieux, un prototype porté par une hype savamment distillée et des teasers magistralement conçus. Mais au fait : qu'est-ce que c'est que ce truc ?

Après un été 2022 oblitéré par un box-office apathique et la prophétie de la décrépitude irréversible du cinéma, les salles obscures ont, douze mois plus tard, retrouvé la santé commerciale qui leur faisait tant défaut. Le miracle s'appelle "Barbie", dont les résultats dépassent les plus folles espérances - plus d'un milliard de dollars de recettes dans le monde ; meilleur démarrage de l'histoire pour un film réalisée par une cinéaste ; premier week-end d'exploitation le plus rentable depuis des lustres... Il faut dire que la production n'a pas lésiné sur la promotion.

Si vous ne l’avez pas encore vu, courez-y en famille ! Car rarement un film aura suscité autant d’échanges, dans les couples et entre les générations, sur le statut des femmes dans notre société. La réalisatrice, Greta Gerwig, ne laisse d’ailleurs planer aucun doute sur le message qu’elle veut transmettre. Le personnage de Gloria (America Ferrera) le formule clairement au milieu du film : « Nous autres, femmes, nous devons toujours être extraordinaires, mais, quoi qu’il arrive, on s’y prend toujours mal. »

Initié par Mattel, le film de Greta Gerwig, grand succès de l'été, a provoqué une vive controverse au sein du mouvement féministe. Une oeuvre produite par une firme internationale peut-elle être émancipatrice ? Huit points de vue s'affrontent

Tsunami planétaire, la satire féministe de Greta Gerwig a dépassé le milliard de dollars de recettes et indispose la Chine et le Moyen-Orient