Singer, écrivain juif américain d'expression yiddish, fut Prix Nobel en 1978. En 1935, il quitte la Pologne et émigre aux Etats-Unis. Son oeuvre naîtra après la guerre, après la mort des siens. Dans ses écrits, la Shoah réactualise les grands pogromes du XVIIe siècle. On s'interroge ici sur la reviviscence du hassidisme aujourd'hui et sur la persistance de la tradition du judaïsme polonais.

Ces histoires sont inspirées des affaires arbitrées par le père de l'auteur, rabbin de la communauté d'un quartier juif de Varsovie. La suite de Au tribunal de mon père.

Bashevis Singer Florence NoivillePrix du récit biographique 2004 Isaac Bashevis Singer (1904-1991) aurait eu 100 ans en 2004. A l occasion de ce centenaire, voici la première biographie jamais parue en France du grand écrivain, prix Nobel de littérature 1978. Entre la vieille Europe et les Etats-Unis, entre le yiddish et l anglais, cette vie coupée en deux est d abord une captivante traversée du XXe siècle, marquée par les échos de la Révolution russe, la première guerre mondiale, la montée du nazisme, l exil au milieu des années 1930, la Shoah vue d Amérique, et l' extraordinaire pari qui consiste à devenir un grand écrivain universel en choisissant d' écrire dans « la langue de personne ». Elle est aussi l' occasion de découvrir un personnage orgueilleux et grave, un pessimiste à l' humour ravageur, un mystique en colère contre le Tout-puissant, ainsi qu' un grand amoureux des femmes, adepte des vies parallèles et des fidélités multiples... Florence Noiville a mis ses pas dans ceux de Singer. En Pologne, elle a retrouvé de très vieux témoins qui l' avaient connu à Varsovie. Elle a interrogé son fils unique qui vit aujourd hui en Israël et que Singer avait abandonné derrière lui, à l' âge de cinq ans. Elle a exploré ses archives conservées à Austin, au Texas, et rencontré ceux qui l' ont bien connu à New York, notamment. De cette enquête minutieuse se dégage un personnage autrement plus complexe et fascinant que celui de l' aimable conteur, du facétieux fabuliste de l' âme juive, que l' on s obstine en général à voir en lui. Irritant et attachant à la fois, ce Singer-là est un homme libre, éminemment moderne, à mille lieues des stéréotypes véhiculés sur lui

I.B. Singer raconte ici ses souvenirs d'enfance dans la Varsovie juive d'autrefois et le shtetel, l'ancienne bourgade polonaise où son père, rabbin, était le juge et l'arbitre de tous les problèmes qui se posaient au sein de la communauté.

En 1935, I.B. Singer quitte la Pologne pour les Etats-Unis, laissant sa femme et sa fille de cinq ans en leur promettant de les faire venir. Mais à New York, il tombe amoureux d'Alma, qu'il épouse sans prévenir sa famille, émigrée alors en Israël. Ce livre commence vingt ans plus tard, quand l'auteur rencontre son père, retraçant le voyage que le père et le fils entreprennent l'un vers l'autre.

«Les deux volumes rassemblés ici en un seul constituent une sorte d'autobiographie spirituelle que j'espère continuer au cours des années à venir», écrivait Isaac Bashevis Singer en 1976, lors de la parution de l'édition française du présent ouvrage. «D'une certaine manière, Un jeune homme à la recherche de l'amour est une suite d'Un petit garçon à la recherche de Dieu, mais c'est aussi une histoire en soi - celle de la quête incessante de l'amour et du moment où on le trouve. Pour moi, la religion, l'amour et même le sexe sont des attributs de la même substance, comme ils l'ont été pour les kabbalistes à travers les générations. Dieu lui-même est l'union des principes masculin et féminin, désir qui ne peut jamais être totalement comblé.»