Cinq provinces, tenues par l'opposition de droite, réclament leur autonomie vis-à-vis du pouvoir central. Une véritable déclaration de guerre pour le chef de l'Etat, Evo Morales

Au bout de cinq ans, les peuples indigènes reviennent au pouvoir dans un pays agité.

Le philosophe catalan Francisco Fernandez Buey en est convaincu : la Bolivie connaît une révolution inédite, où se conjuguent de manière habile multiculturalisme, fédéralisme et patriotisme économique.

La gauche a remporté les élections à l'Assemblée constituante et le référendum sur l'autonomie des régions. Mais ces résultats suffiront-ils au président bolivien pour poursuivre ses réformes ?

A trois mois de la fin de leurs travaux, les membres de l'Assemblée constituante n'ont pas encore rédigé un seul article de la nouvelle Loi fondamentale. Le signe d'une profonde crise politique.

Donner des pouvoirs aux peuples autochtones ou aux départements ? Le débat est vif dans la ville du Sucre, où l'Assemblée constituante tente d'élaborer un nouveau cadre institutionnel pour le pays.

Après Hugo Chavez, c'est au tour d'Evo Morales de se dire victime des agissements des Etats-Unis et de l'ancien Premier ministre espagnol José Aznar, qu'il accuse de financer en sous-main l'opposition bolivienne.

Au pouvoir depuis janvier 2006, le président d'origine aymara Evo Morales avait commencé, à partir de mai 2006, à nationaliser les ressources gazières du pays afin de pouvoir financer son programme de réformes. Il vient maintenant de faire approuver une nouvelle Constitution qui va renforcer les pouvoirs de l'Etat et affirmer les droits des Indiens.

Suivant l'exemple de la région de Santa Cruz, deux nouveaux départements ont approuvé par référendum, le 1er juin 2008, un statut d'autonomie autoproclamée. Des scrutins sur fond de violences et de racisme anti-Indiens.

Ces derniers mois, le chef de l'Etat a gagné plusieurs batailles contre l'opposition de droite.

La grave situation politique et sociale bolivienne ne connaît pas de répit. Et elle risque de s'étendre à tout le continent. La diplomatie brésilienne sera-t-elle capable de calmer le jeu ?