Si les séries dérivées de bandes dessinées sont désormais monnaie courante - "Le Marsupilami" est d'ailleurs, techniquement, un spin off de "Spirou et Fantasio" -, leur déclinaison en albums jeunesse est plus rare. La faute en grande partie au cloisonnement des différents secteurs de l'édition. En adaptant, pour un très jeune public, le héros palombien créé par Franquin, c'est donc un véritable défi que s'est lancé Benjamin Chaud.

Il chemine allègrement de la littérature jeunesse aux dessins érotiques et à la bande dessinée, du minimalisme au foisonnant, d'Instagram aux beaux albums en grand format. Mais plusieurs fils rouges relient l'ensemble du travail de Benjamin Chaud, comme son humour, sa sensibilité et son don pour transmettre des émotions. Nous avons discuté avec l'auteur-dessinateur qui s'apprête à dévoiler sa première collaboration avec Joann Sfar. Ce sera aussi sa première « vraie » BD.

Imaginons… nous entrerions dans une bibliothèque sans avoir jamais rien vu de lui. À la lettre C de Chaud, nous tomberions d’abord sur un représentant du très sélect cercle des éléphants, ces gardiens des sections « Littérature jeunesse ». Le sien, rose et trompe vraiment trop longue, est, nous dit l’artiste, le personnage dont l’entretiennent le plus ses lecteurs. Puis à butiner, nous rencontrerions la fée Coquillette, insecte la plus sexy et « pepsy » du bestiaire jeunesse : s’il l’avait connue, ce pauvre Chaussette aurait été moins chagrin. Après le lapin, une autre icône : l’ours.